Complexe sportif d’Olembe : La guerre des conteneurs

Le ministre en charge des Domaines veut vendre ces « marchandises » appartenant à l’entreprise italienne qui a perdu le marché l’année dernière. Le propriétaire s'y oppose, sans prévoir de les retirer.

Dans un communiqué de presse rendu public le 16 novembre dernier, le ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf) a annoncé une opération de vente aux enchères de conteneurs sur le site du Complexe sportif d’Olembe à Yaoundé. Il s’agit de 494 conteneurs vides ayant servi à la construction de cet ouvrage en cours de construction dans le premier arrondissement de la ville de Yaoundé. A en croire Henry Eyebe Ayissi, cette opération « fait suite aux correspondances du ministre des sports et de l’éducation physique en date du 27 juin, du 27 août et du 21 octobre 2020 adressées au ministre des Domaines… sollicitant ‘’l’enlèvement d’office du matériel à Olembe’’… ».

Mais aussitôt le Mindcaf a annoncé cette opération qui en est la première d’une série de ventes aux enchères de ces conteneurs, que le propriétaire de la marchandise s’est opposée : « La vente aux enchères publiques de ses conteneurs présents sur le site de construction du Complexe sportif d’Olembe à Yaoundé au Cameroun, organisée par le ministère des Domaines…est illégale », a protesté Gruppo Piccini. Et pourtant, à en croire le communiqué d’Henry Eyebe Ayissi, cette vente aux enchères se fait « conformément aux dispositions contenues dans le Cahier des clauses administratives générales (Ccag) du marché N°000039/M/PR/Minmap/2015 du 30 décembre 2015 passé entre le ministère des sports… et la Société Gruppo Piccini en son article 69, alinéa 2 ». En clair, l’Etat du Cameroun s’est entouré de précautions nécessaires pour encadrer cette opération.

Le Mindcaf attendu au tribunal ( ?)

Difficile d’y voir clair pour le moment. Les responsables de l’entreprise sont restés injoignables hier soir. Toujours est-il qu’il semble que les deux parties livrent une nouvelle bataille dans la guerre qui les oppose au sujet du marché de construction de ce complexe initialement attribué à Gruppo Piccini, mais qui lui a été retiré l’année dernière dans un contexte flou. Le chantier pataugeant sur un terrain fertilisé par des grèves des travailleurs et retard de versements d’acomptes par la partie camerounaise. Le ministère en charge des sports retira le marché à Piccini, sans pouvoir obtenir l’avancée réelle des travaux ; alors que le perdant du strapontin a engagé le chemin de la justice pour revendiquer ses droits. Entre temps, Piccini a accusé le repreneur du marché d’utiliser son matériel.

Dans ce contexte, le gardien des biens de l’Etat annonce que sa représentation départementale dans le Mfoundi effectuera les opérations de vente ce matin, et « l’enlèvement immédiat des conteneurs acquis par les adjudicataires». En face, on déclare avoir « saisi les autorités compétentes aux fins d’annuler ladite vente». Tout en « déclinant toute responsabilité relativement aux conteneurs mis en vente ». Mieux, « Gruppo Piccini se réserve le droit de poursuivre toutes les personnes à l’origine de cette vente non fondée et organisée en violation des dispositions légales et contractuelles». L’Italien a déjà perdu le marché de construction du stade et de ses annexes, mais n’a pas daigné quitter définitivement les lieux.

L’opération n’a plus eu lieu. « ça a été renvoyée à une date ultérieure« , renseigne un employé des lieux. On s’en contentera. Les acteurs de la crise n’ont pas désarmé.

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