Chantier Naval : Personnel et retraités appellent l’Etat au secours

Les employés et ex employés de cette entreprise observent un énième mouvement d’humeur pour réclamer leurs droits face à cette structure au bord de la faillite.

Le Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) logé au sein de la place portuaire à Douala connaît une atmosphère agitée. Les employés de cette entreprise sont en grève depuis le 23 mai dernier. Ils réclament entre autres le paiement de 5 mois d’arriérés de salaires. Notamment les salaires de février, mars, avril et mai 2023 ainsi que le 13ème mois. En grand nombre dans la cour de l’entreprise, ils affirment pourtant que la grève est soudaine. « Le préavis prenait fin hier (22 mai NDLR).Nous sommes venus aujourd’hui travailler comme tous les jours et nous avons été surpris de voir les agents de police sur les lieux, appelés par l’employeur pour nous intimider. C’est ça qui a suscité notre ras le bol », explique Sylvie Mballa, délégué du personnel.

Rejoints par les retraités qui réclament aussi le paiement de leurs droits, les employés du chantier naval demandent tous l’intervention de l’Etat. « Nous avons décidé d’interpeller directement le chef de l’État lui-même. Nous sommes des citoyens camerounais et nous avons rejoint cette entreprise à la fin des années 1990, qui était florissante. Aujourd’hui, cette entreprise est en train de mourir entre nos mains, c’est une insulte pour nous. Ça fait trois mois que nous ne travaillons plus. Nous, nous voyons en cela un début de mort pour le chantier naval », déclare Gaspard Nyetam, syndicaliste.

Le chantier naval est en difficulté financière depuis plus de 10 ans. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est passé de 30 milliards de F CFA à 6 milliards de F CFA en 2010 puis à 3 milliards de F CFA en 2013. Un plan de restructuration a finalement été mis sur pied. La première phase étalée sur deux ans (2015-2017) pour avait permis de réduire l’effectif pléthorique à 300 personnels entre 2010 et 2018. Ils étaient au nombre de 800 employés tandis que l’entreprise était sans nouvelle clientèle et croupissait sous le poids des dettes. Entre autres, une somme de 3 milliards de FCFA pour le fisc, et plus de 2 milliards de FCFA de prestations sociales impayées à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).

Il faut dire que depuis des années, le chantier naval vit des grèves à répétition. Le personnel déplore aujourd’hui l’absence d’équipements de travail et le silence de l’employeur. Le chef de l’Etat est appelé au secours. « Il faut que l’Etat descende sur les lieux et nous dise ce qui se passe. S’il faut fermer l’entreprise ou si on va la restaurer et qu’est-ce qu’il en est de nous et de nos familles en ces temps de vie chère », a lancé Sylvie Mballa.

LIRE AUSSI :

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.