Cemac : pourquoi les banques boudent les reprises de liquidité de la Beac.

Les établissements de crédit estiment que les offres de rendement de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) ne sont pas intéressantes.

Les banques commerciales ne veulent plus souscrire aux opérations de reprise de liquidité de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac). C’est la banque centrale elle-même qui l’a annoncé mardi 25 octobre dernier. Selon la Beac, l’opération de reprise de liquidité d’un montant de 50 milliards de francs CFA lancée auprès des banques de la région a été déclarée infructueuse. Il s’agit de la troisième fois en quelques semaines que les banques commerciales sont réticentes à cette opération de placements hebdomadaires rémunérés à 0,75% sur 28 jours.

Selon les acteurs du secteur bancaire, cette réticence est liée au contexte actuel marqué par de nouvelles mesures de la politique bancaire de la Beac. Depuis le début de l’année, la Beac a décidé de revoir sa politique monétaire afin de réduire la circulation de la liquidité dans la région. En rendant plus coûteux le re financement des banques commerciales auprès de ses guichets, la BEAC espérait contenir la création monétaire en renchérissant indirectement le loyer de l’argent et lutter contre l’inflation. En septembre, la Beac avait revu pour la 3e fois au cours de la même année, deux de ses principaux taux directeurs. Le TIAO, son principal taux de refinancement est passé de 4% à 4,5% et son taux de la facilité de prêt marginal est passé de 6,25% à 6,75%. Une hausse des taux directeurs à laquelle il faut ajouter la réduction de son volume d’injection de ressources, dont dépendent pourtant plusieurs banques de la région. De 250 milliards en décembre 2021, il se situe désormais à 60 milliards de F CFA soit une diminution de 76%. Au cours de la dernière injection de la Beac tenue le 25 septembre dernier, les banques ont exprimé un besoin de 211 milliards, large ment supérieure à l’offre proposée.

Pour éviter la disette de trésorerie, les banques se tournent vers le marché inter bancaire où l’échange de capitaux se fait à des taux plus intéressants. « Les banques sur liquides comme la nôtre préfèrent prêter sur ce marché car les offres de rendement y sont plus intéressantes que celles de la Beac. C’est une question de logique », renseigne le responsable de trésorerie d’une banque en activité au Cameroun. Sur le marché interbancaire, le Taux interbancaire Moyen Pondéré (TIMP) est actuellement de 5,47%. Évalué à 290 milliards en avril 2022, l’encours moyen mensuel des transactions interbancaires s’est établi à 393,1 milliards à fin août 2022 selon les derniers chiffres de la Beac.

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