La pression se faisait forte de la part des pays de la Communauté Economique et Monétaires des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac), relativement à la suspension temporaire des critères de surveillance multilatérale. Le conseil semble avoir pris l’affaire très au sérieux, à tel point qu’il a décidé de s’y pencher. Cependant, ceci devra se faire après évaluation du dispositif et des assouplissements mis en place par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale ( Beac) et la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale, visant à préserver la pondération zéro dans la sous-région. Il est donc question pour le Conseil d’évaluer les incidences de ces mesures sur l’activité des Trésors Publics nationaux. Ce qui permettra, in fine, de statuer sur les demandes des Etats inhérentes à la suspension des critères de surveillance multilatérale.
Il convient en effet de souligner que la crise sanitaire actuelle qui sévit dans l’ensemble de la sous-région impose que les engagements pris par les Etats dans le cadre de la surveillance multilatérale soient tout simplement suspendues, dans l’optique de permettre aux pays de la Cemac d’avoir des ressources nécessaires pour faire face à la crise sanitaire. Ces critères portent entre autres sur les « le solde budgétaire de base sur le Produit Intérieur Brut qui doit être égale ou supérieur à zéro, le taux d’inflation annuel moyen inférieur à 3%, un encours de la dette publique inférieur à 70 % et la non accumulation par un Etat d’arriérés intérieures et extérieurs sur la gestion courante, avec comme indicateur un délai de paiement inférieur à 120 jours ». Au cours de la dernière réunion du Comité Inter-Etats de la Cemac, le président de la Commission de la Cemac, le Pr Daniel Ona Ondo avait suggéré aux membres du Comité « d’examiner la demande de suspension temporaire des critères de surveillance multilatérale formulée par certains Etats ». Il arguait en déclarant qu’il est en effet constant que « depuis le début de la crise, certaines régions, l’Union Européenne et l’Union Economique et Monétaire Ouest- africaine, ont renoncé momentanément à appliquer les critères de convergence, afin de permettre à leurs économies de disposer des marges de manœuvre ». Le fait semble bientôt acté, tout au moins à en croire la résolution contenue dans le communiqué final de la 35ème session du Conseil des ministres de l’Ueac.
Par Junior Matock