vendredi, novembre 1, 2024
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Ce que cache l’augmentation des taux à la Beac 

Selon Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, ces mesures sont prises pour conforter la gestion des réserves de change, mais aussi permettre que la politique monétaire soit en cohérence avec la stratégie de sortie de crise. 

A l’issue du Comité de Politique Monétaire (CPM) du 31 octobre dernier, plusieurs résolutions ont été prises. Face à la presse, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, a souligné qu’il a été décidé de : « relever le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO) de 2,5 % à 3,5 % ». Dans le même temps a-til mentionné « le taux de facilité marginale de prêts passe de 4,7 % à 5,25 % ». Par ailleurs, a poursuivi Abbas Mahamat Tolli, au cours de cet échange avec les hommes de médias, « le taux de pénalité aux banques est lui aussi relevé pour être porté de 7 % à 5,25 % ». Seuls restent inchangés : le taux de la facilité marginale de dépôt, c’est-à-dire le taux d’intérêt que les banques perçoivent lorsqu’elles déposent des liquidités et les coefficients des réserves obligatoires (les fonds que les établissements de crédit sont tenus de déposer dans les comptes de la Beac). Ainsi, interpelé sur ces différentes hausses, Abbas Mahamat Tolli a relevé qu’en ce concerne principalement le TIAO, « nous relevons ce taux dans le souci de conforter la gestion de nos réserves de change, mais surtout pour lier la politique monétaire à la conjoncture actuelle, marquée par les efforts de sortie de crise en cours dans les Etats de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale », car a-t-il expliqué, une telle initiative est prise lorsque « les circonstances l’exigent, parceque si on ne le fait pas, on va se retrouver dans une réduction de nos avoirs extérieurs ». Quand on procède a de tels réajustement, a-t-il martelé, « c’est pour éviter des conséquences négatives sur la soutenabilité extérieure ».

Notons que ce n’est pas la première fois que la Beac procède à la hausse du TIAO. L’une des mesures similaires date de mars 2017, période au cours de laquelle l’on enregistrait une baisse continue des réserves de change. Dans un tel contexte, expliquent des experts du domaine, « toute banque centrale avisée se doit de prendre des mesures pour éviter que le pire ne survienne ». Car, indiquait Abbas Mahamat Tolli, « le TIAO est l’instrument par excellence de la Beac pour déterminer l’orientation de sa politique monétaire ». C’est aussi « l’outil qui sert de courroie de transmission de la politique monétaire au secteur réel ». Pour renchérir ses explications, Abbas Mahamat Tolli a fait savoir que « c’est la conjoncture qui dicte la conduite à adopter en ce qui concerne ces différents leviers ».

De plus, de l’avis de certains spécialistes, le relèvement du Tiao suppose, un relèvement du coût de la monnaie mise à la disposition des banques de la sous-région. L’objectif visé consiste à réduire la « fuite des capitaux hors de la Cemac ». Notamment dans un contexte de crise. Il convient de noter que c’est depuis 2014 que l’ensemble de la sous-région vit une crise économique causée par la baisse drastique des cours des matières premières.

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