Qu’est-ce que ce plan apporte de plus en termes de plus-value dans la coopération entre le Cameroun et l’Union Européenne ?
Notre coopération avec le Cameroun est extrêmement ambitieuse, nous avons à ce jour un portefeuille actif de plus de 400 milliards de francs CFA, destinés à différents instruments. Le Plan d’Investissement Extérieur est donc un nouvel instrument, comportant de nouveaux mécanismes de financement. En effet, nous savons qu’aujourd’hui pour atteindre les objectifs de développement durable, l’aide traditionnelle publique n’est plus suffisante. Nous voulons que le secteur privé agisse désormais comme un moteur de développement, afin de contribuer de manière significative à l’émergence du pays. Nous mettons donc sur pied de nouveaux mécanismes financiers qui servent à appuyer la réponse des institutions financières intermédiaires qui soient plus aptes à financier ou à soutenir des projets d’investissement du secteur privé. Nos nouveaux instruments financiers servent donc à réduire les risques que les institutions financières doivent prendre. Ceci permet à certains entrepreneurs qui, dans le marché normal n’obtiendrait pas de crédits, d’avoir désormais accès à un financement pour un investissement privé dans le secteur de développement prioritaire comme l’agriculture, l’énergie, et le digital.
En quoi consiste exactement la garantie fournie par l’Union Européenne ?
L’Union Européenne va mettre à disposition des garanties destinées à des institutions financières internationales, qui elles vont être en contact avec des intermédiaires financiers locaux pour pouvoir financer et soutenir des projets d’investissement dans les pays.
Est-ce que le PIE aura des procédures moins contraignantes pour faciliter les opérations des investisseurs ?
En effet, les procédures sont celles qui sont appliquées au niveau international, lesquelles ont pour vocation d’assurer la transparence dans l’octroi des crédits. Elles doivent donc être respectées. Aujourd’hui, en dehors des procédures, nous mettons en place de nouveaux outils de financement que nous n’avions pas avant, c’est-à-dire la mise à disposition des garanties. Celles-ci permettent aux institutions financières d’avoir une partie des risques couverte de manière à octroyer plus facilement des crédits à l’investisseur privé. Parce que l’un des problèmes auquel font face ceux qui exercent dans ce secteur est lié à l’accès au financement. Le deuxième étant le besoin de travailler dans un environnement des affaires assaini et qui lui soit favorable.
Le PIE va aussi financer les réformes allant dans le sens de l’amélioration du climat des affaires en accompagnant les efforts du gouvernement dans ce sens. Un élément essentiel, c’est par exemple la possibilité d’avoir une assistance technique pour finaliser les projets d’un investisseur privé banquable. Et très souvent, c’est la faiblesse liée à la préparation d’un projet qui ne donne pas la possibilité à un investisseur privé d’avoir accès aux financements
Propos recueillis par Junior Matock (Défis Actuels)