A l’occasion d’une Journée Portes Ouvertes, les responsables de la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale ont expliqué au public les contours de la place boursière.
Au lieu de céder par exemple 30 % du capital d’une entreprise à des amis, il est plus intéressant d’après les habitués de la place boursière de faire coter ces actions en bourse. Cette formule serait aussi bénéfique pour une marque ou produit. « Supposons que vous êtes dans un secteur de grande distribution, quand vous mettez vos actions à la bourse, les actionnaires qui sont des milliers vont également devenir vos clients, vous allez devenir une entreprise avec pignon sur rue au plan national, régional et international. Quelqu’un qui est à Lagos ou Casablanca, en Suède, va pouvoir acheter vos titres. Vous augmentez la taille des gens qui pourraient s’intéresser à votre activité quand vous arrivez en bourse. Votre horizon devient mondial, vous n’êtes plus limités au potentiel acheteur camerounais », explique Serge Yannick Nana, président de l’Association des professionnels des sociétés de bourse de la Cemac.
Les avantages fiscaux
La fiscalité sous régionale prévoit quelques avantages d’après la Bvmac. Les emprunts obligataires des Etats sont nets et donc pas d’impôts à payer sur les revenus qui seront générés. Puis selon le volume de titres mis sur le marché ou le pourcentage du capital, l’émetteur peut avoir un certain nombre d’avantages fiscaux. Par exemple, « si le volume mis sur le marché est inférieur à 20%, nous avons un taux de commission de 28 %. S’il est supérieur à 20 % nous avons un taux de commission à 25 % et s’il est supérieur à 20 % , nous avons un IS qui se situe à 20 % sur trois ans. Les deux premiers avantages sont valables dans le cadre d’émission d’actions et le dernier dans le cadre d’un emprunt obligataire », fait savoir un cadre de la bourse. Ces avantages fiscaux sont valables aussi longtemps que l’entreprise est cotée.
Pour être admis à la côte, les conditions dépendent de la taille de l’entreprise. Dans le compartiment des actions, il est exigé, pour une PME, d’introduire au moins 20% de son capital dont 10 % minimum diffusé dans le public. La capitalisation boursière minimale est fixée à moins de 10 milliards de F CFA. Il faut par ailleurs des fonds propres minimum de 200 millions de francs CFA et un chiffre d’affaires d’1 milliard. A la question de savoir si ces conditions ne rendent pas la Bvmac élitiste, le directeur Général prend pour exemple la Régionale qui a pu être cotée malgré son statut de micro finance. Il rassure que les dossiers sont étudiés au cas par cas. Pour prendre des actions ou obligations, les intéressés doivent passer par des sociétés de bourse qui ont un rôle d’intermédiaires.