Batailles politiques : Atangana Messi casse nuitamment le commerce de St Eloi Bidoung

ce qu'il reste du bar restaurant de St Eloi Bidoung

L’opération a eu lieu hier dans le 6ème arrondissement de Yaoundé.
Lieu dit Pharmacie de l’Emia-Yaoundé ce 3 décembre 2020. Il est un peu plus de 11h. La rue grouille de monde. Des conducteurs de motos-taxis campent sur le terre-plein, les yeux orientés en face, en direction du bar One spirit. Des groupuscules de personnes échangent. Des traces de gravats au sol. Une équipe d’électriciens s’attèle à remettre les installations électriques des commerces environnants. Un palétuvier traîne au sol. L’extension du débit de boisson du coin n’existe plus. L’escalier qui mène à l’étage a été détruit. L’espace client n’est plus protégé que par deux bâches installées à la va-vite.

Des engins de la mairie de la ville sont passés par là nuitamment. « J’étais ici jusqu’à 21h. Je suis rentré à la maison. Peu après 22h, je reçois un coup de fil, on m’informe que des agents de la mairie de la ville sont en train de casser mon bar », raconte Bonaventure Eloi Bidoung dit Saint Eloi Bidoung, propriétaire du bistrot détruit. Le premier adjoint au maire de la commune de Yaoundé 6 retournera sur le lieu, pour ne constater que les dégâts. On apprend que quelques admirateurs et fans de l’homme politique à la liberté de ton connue, ont essayé de s’opposer au casses. En vain. « On a frôlé les émeutes ici la nuit ; j’ai juste calmé les populations, puisque les policiers avaient déjà fui. Mais je suis un légaliste. Je ne peux pas faire le bras de fer avec l’Etat», se montre-t-il humble.

Prolongement de la bataille des municipales ?

Pas que l’homme a peur ou se reproche une quelconque dérive. «Ce bar est ici depuis 20 ans. J’avais reçu l’autorisation d’Amougou Noma, et même de Tsimi Evouna. Donc j’ai respecté les normes de construction, et je suis à plus de 9m de la route », assure-t-il. Déclarant avoir étendu la bâtisse juste pour des besoins de propreté. Pour conclure que « ça ne peut être qu’un règlement de comptes car ils ne se sont attaqués qu’à moi. Ils ont cassé quelques vieilles tables de bayam sellam et autres à côté», démontre l’homme qui venait d’être suspendu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), pour avoir challengé Luc Atangana Messi, le candidat choisi par son ancien parti pour la mairie de la ville. « Tsimi Evouna a fait 14 ans et n’a jamais touché à ma structure ! Le super maire n’a fait que 9 mois et il a déjà cassé», fait-il observer. Dénonçant surtout les circonstances de l’acte : «j’ai été maire et j’ai fait des casses. Les prérogatives de puissance publique ne s’expriment pas dans la clandestinité. J’opérais dans la journée. On vient se poster, on attend que je sois Lui il a attendu la nuit quand on est déjà parti, pour se lancer dans la casse », s’en moque-t-il.

En cette mi-journée, alors que des équipes travaillent à remettre de l’ordre. Les clients habitués du coin n’ont pas manqué le rendez-vous. On déjeune et boit presque à la merci des intempéries. «J’ai l’intention de rencontrer le super maire pour lui demander ce qu’il e veut », annonce-t-il. «L’agent de la mairie qui a commis à la tâche et qui est un repris de justice, a dit et devant des personnes assermentées, que je me suis attaqué aux grabataires et les grabataires ont décidé de me punir», souligne-t-il. Faisant allusion à une tribune qu’il a publiée la semaine dernière dans les médias et dans laquelle il dénonce la confiscation du pouvoir par une clique de grabataires qui travaillent à sauvegarder leurs seuls intérêts. Mais « quel que soit ce qu’on va me faire, je ne vais pas me taire. Tout ce qui ne te tue pas te rend fort», défie-t-il ses ennemis.

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