Astrid  Nfongmo Ndangang, jeune entrepreneure poussée par l’Etat

Grâce à un appui financier  offert par le gouvernement, la jeune dame a pu augmenter ses capacités de production, atteignant 800 Kg de saucisses de poissons par mois.

 Sa marque commence à se faire connaitre : Yeülah, les saucisses de poisson made in Cameroon. Ce produit aux saveurs diverses est disponible sur le marché national depuis 2019  grâce à l’ingéniosité d’Astrid  Nfongmo Ndangang. Cette jeune camerounaise originaire de la région du Littoral Cameroun a mis sur pied un produit innovant.  Des saucisses faites à base poissons locaux et épices du terroir. L’œuvre lui a permis de remporter le prix de l’agroalimentaire  lors du dernier Salon International de Promotion de l’Emploi Jeunes (Siprome).  Selon elle, la force de son produit est son authenticité. « Souvenons-nous que Yeülah signifie en Moya “Chez-nous”. Le Moya est une langue pratiquée dans le Département du Nkam, dans la Région du Littoral au Cameroun. Pour être plus précis, il s’agit de l’Heterotis niloticus localement appelé kanga,  du Chrysityche nigrodigitatus  qui est  la  mâchoire et le silure Clarias gariepinus. À ces poissons, nous ajoutons spécifiquement un cocktail d’épices de chez nous soigneusement sélectionné » explique Astrid.

L’authenticité de ses produits réside aussi dans le choix des variétés de poissons.   Elle a opté pour le Kanga, Tilipia, Machoiron et Silure. Diverses variétés qu’Astrid maitrise parfaitement de son haut d’ingénieure en transformation et contrôle  de qualité des produits halieutiques, produit de  l’Institut des sciences halieutiques de Douala. « C’est de là que m’est venue l’idée d’implémenter cela et de le développer en fonction des dégustations et d’adapter au goût des différents consommateurs », ajoute Astrid.

Lauréate dans la catégorie agro-industrie au siprome, l’activité d’Astrid connait un coup d’accélérateur. « Nous avons bénéficié d’un accompagnement financier cela nous a permis de booster notre capacité de production et également faire suivre la communication de nos produits sur les réseaux sociaux. La capacité de production aujourd’hui avoisine les 800 par mois ». Si elle se montre discrète sur le montant de la dotation, on sait que le gouvernement avait prévu 50 millions de FCFA  comme enveloppe globale pour les lauréats du concours.

  Travailler dans la transformation des produits ne faisait pourtant pas partie des rêves d’Astrid.  Après l’obtention de son Baccalauréat (série D), elle a passé 2 années à la Faculté des Sciences de l’Université de Douala en filière  Biologie Moléculaire et Cellulaire.  Ce sont les  conseils  de sa défunte Maman qui vont la pousser à suivre ce chemin.  « J’ai présenté le Concours d’entrée à l’Institut des Sciences Halieutiques où, après 5 années de formation, j’obtiens le titre d’Ingénieur de conception en Transformation et de Contrôle Qualité des Produits Halieutiques. »  s’en réjouit-elle. Aujourd’hui, cette formation a fait d’elle une entreprenure qui emploie près d’une demi douzaine de personnes. Et cette qualification permet d’avoir confinance en la qualité de ses produits déja disponibles dans quelques supermarchés de Douala et Yaoundé.

La jeune entrepreneure dit attendre encore beaucoup de l’Etat pour développer la filière poissons.  « Les difficultés de la filière sont le fait de la non structuration des pêcheurs et aussi le manque de politique véritable d’import substitution des produits faits localement par rapport à ceux des produits importés. Je dirai également le produit étant nouveau les gens ne le connaissent pas assez. Il faut une très grosse campagne de publicité de promotion pour faire connaître le produit et lui rendre sa notoriété », commente Astrid.

 Pour elle, il faut par exemple «  réduire la quantité des produits importés et augmentant les taxes  des produits importés existant localement afin de réduire l’importation de ces produits et booster les capacités des entreprises locales, financer véritablement les entreprises à avoir des capacités à rendre leurs entreprises semi industrielles afin qu’elles soient plus compétitives sur le marché national et pourquoi pas international »

Actuellement en études doctorales, les  perspectives d’Astrid à court terme  sont notamment de s’imposer sur le marché local et réduire les importations. Sur le moyen terme, elle envisage  d’ exporter des saucisses dans la zone Cemac.

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