La vingtaine de suspects dans l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo retourne devant le commissaire du gouvernement ce 3 mars 2023. Jean Pierre Amougou Bélinga, le colonel Justin Danwé, le commissaire divisionnaire Maxime Eko Eko, le journaliste Bruno Bidjang,… attendent ce soir que Cerlin Bélinga épluche le rapport de la commission d’enquête mixe police-gendarmerie mise sur pied par le président de la République pour décider de leur sort. Soit le Commissaire du gouvernement décide de la libération des suspects, soit il les met à la disposition du juge d’instruction militaire qui les inculpe formellement. En les notifiant des chefs d’accusation retenus contre eux.
Ce sont ces deux étapes qui bloquent la procédure depuis plus de deux semaines. Après un premier passage au Tribunal militaire le 14 février dernier, les suspects ont été renvoyés au Secrétariat d’Etat à la défense (SED) en chargé de la gendarmerie « pour complément d’enquête ». Le 23 février dernier, ils ont une nouvelle fois été conduits au Tribunal militaire ; le commissaire du gouvernement les a renvoyés au Sed, cette fois-là des sources ont parlé d’un « problème technique». Notamment l’absence d’un juge militaire au-dessus du grade de lieutenant-colonel, pour pouvoir juger Justin Danwé. Mais entre-temps, de nouvelles personnes ont été entendues, en l’occurrence le journaliste Paul Daizy Biya et même Jean Claude Fouda Ottou. Le téléphone du premier aurait servi à une conversation empreinte de menaces entre Bruno Bidjang et Martinez Zogo. Le second avait été interpellé puis relâché une semaine après, avant d’être de nouveau auditionné.
Ce 3ème déferrement devant le commissaire du gouvernement devrait être le bon. Le sort des suspects devrait être connu cette nuit. Il est clair que si les informations issues des fuites de enquêtes préliminaire sont authentiques, au moins le lieutenant-colonel Justin Danwé et ses complices de la tortures devront être poursuivis pour meurtre. Le cas Jean Pierre Amougou pourrait être traité différemment. Toujours est-il que seuls les enquêteurs, les suspects, leurs conseils et le commissaire du gouvernement détiennent le secret des enquêtes et décideront de la suite.