lundi, juillet 7, 2025
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AccueilInterviewAhmadou BIVOUNG,« La centrale est stable. Mais nous restons vigilants »

Ahmadou BIVOUNG,« La centrale est stable. Mais nous restons vigilants »

 Le directeur central de la production chez Eneo revient sur les défis auxquels fait face la centrale hydro électrique de Songloulou et sa capacité à répondre aux besoins énergétiques du Cameroun.

 Monsieur le Directeur, comment se porte la centrale  de Songloulou aujourd’hui ?

La centrale de Songloulou est stable, nonobstant le  problème de RAG (Réaction Alcali-Granulat ndlr) qui a été vécu depuis la construction de l’ouvrage. Et à l’international, un benchmarking  a été effectué pour suivre sur la durée ce phénomène. L’impact effectivement de Songloulou sur le dispositif  RIS  (Réseau inter connecté sud ndlr) n’est plus à démontrer. Elle a été constante et cette contribution restera. Songloulou est restée au top et a permis à un moment donné même d’arriver à un dépassement de capacité pour permettre tout à fait la stabilité du système. Nous avons vécu  des problématiques liées à l’hydrologie. C’est la nature, mais effectivement tous les acteurs du système, travaillent en ce sens pour mitiger l’impact de ces problèmes hydrologiques sur l’alimentation des clients.  Nous avons travaillé nécessairement sur le mix énergétique.  Donc, nous faisons face aux changements climatiques qui ont un caractère pervers, soit par les déficits ou même des excès. Nous restons tout à fait vigilants et on reste allié avec les acteurs gouvernementaux sur le tracking de tout ce qui est mouvements et observations au niveau des changements climatiques.

Monsieur le directeur, est-ce que vous pourriez nous donner les éléments qui démontrent  la position dominante de Songloulou dans le système de production de l’énergie électrique au Cameroun?

De manière pragmatique, les injections qui se traduisent par les énergies, on a la proportion de Songloulou par rapport à l’ensemble qui est injecté. Nous avons vu que Songloulou tourne autour de 35-36%. Donc 35% d’une entité est suffisamment parlante. Et ces dépassements où Songloulou va au-delà même de sa limite de production à des temps courts, tout à fait acceptés par les techniques. Ce sont des éléments qui illustrent cette pertinence et surtout la régularité sur le plan des disponibilités. Tout ce que nous menons comme activités, que ce soit des investissements ou la maintenance dans le but de garantir la fiabilité, permettre à ce que Songloulou en tout temps,  de répondre aux besoins de la demande.

Entre 2015 et 2018, vous avez effectué des travaux sur la vanne d’évacuation. Aujourd’hui, il y a une note qui a été adressée au ministre de l’eau qui indique que la vanne est toujours défaillante et qu’elle laisse passer de l’eau.  Qu’en est-il exactement?

 Dans le barrage hydroélectrique avec des vannes d’étanchéité, il peut arriver effectivement des fuites d’ordre ponctuel, mais sans nécessairement avoir de lien avec les questions hydrologiques. Donc du coup, dans le cas des travaux de maintenance, on doit faire des travaux d’étanchéité, tant du point de vue du génie civil, on peut avoir des légères fissures qui sont étanchées. Nous continuons à travailler sur les évacuateurs et même dans la nouvelle perspective, dans ce programme Dam Safety,  nous sommes en train de travailler pour anticiper le phénomène du déplacement du béton. On a dit que la RAG est irréversible et on veut mettre en place maintenant des systèmes qui intègrent même ce déplacement et faire en sorte que même s’il y a déplacement, il n’y ait pas de contraintes mécaniques, que les contraintes mécaniques soient tout à fait absorbées.

 Comment comprendre qu’en ville, par exemple, même quand on a suffisamment de pluie, Eneo justifie les coupures d’énergie par le manque d’eau ?

 C’est une conjugaison de deux aspects. C’est que quand on fait un remplissage au cours d’une année N-1, c’est pour sécuriser l’étiage de l’année N.  Et l’année passée, en 2024, nous avons fini l’année avec un déficit de 2 milliards par rapport au remplissage de 2023.  Maintenant, prenant le cas du RIS, il y a également les débits interannuels, donc indépendamment des réservoirs qui ont été très bas. Du coup, la somme des débits éclusés plus de débits interannuels, ça va être très insuffisant pour saturer l’ensemble des barrages qui sont installés sur le fleuve Sanaga. Maintenant, les pluies en ville, il faut que les pluies se situent encore dans le bassin versant et s’il pleut du côté où c’est le  Djerem qui passe en cru pour remplir Mbakaou, ça aura un impact positif, mais il peut pleuvoir même six mois à Douala,  de toute façon, les populations vont bénéficier de la fraîcheur, mais ça ne va jamais avoir une incidence sur l’augmentation des débits. Donc, il faut qu’il pleuve au bon endroit, soit dans le bassin versant intermédiaire, ça veut dire que ça rejoint directement le fleuve Sanaga, soit au niveau des réservoirs.

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