L’atelier de validation organisé à l’hôtel Tou’ngou, au carrefour Etoa Meki, organisé par la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (WILPF Cameroon), a réuni associations féminines, organisations de jeunesse, experts en gouvernance, acteurs politiques et médias. Ensemble, ils ont formalisé un document qui engage les principales forces vives à œuvrer pour un climat électoral serein, fondé sur le respect mutuel, la tolérance et la responsabilité civique.
Le contexte est doublement symbolique, le Cameroun se prépare à une séquence électorale dense – présidentielle, régionales, puis législatives et municipales – tandis que la communauté internationale célèbre le 25ᵉ anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci reconnaît le rôle décisif des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Cette année, l’enjeu est de transformer ce principe en réalité nationale.
Pour Sylvie Dongmo, « le manifeste repose sur des bases solides, notamment la Résolution 1325, la Charte africaine de la démocratie et la Résolution 2250 sur la jeunesse, paix et sécurité. Il place femmes et jeunes au centre du jeu démocratique, non plus comme observateurs, mais comme garants de la paix ».

Le document adopté formule plusieurs engagements concrets : intensifier l’éducation civique et électorale, combattre les discours de haine, promouvoir l’autonomisation économique des femmes et renforcer la participation des jeunes dans les instances de décision. Il consacre également la mise en place d’une Salle de veille et d’alerte des femmes, un mécanisme de suivi et d’alerte précoce destiné à identifier et atténuer les risques de violence politique.
Nathalie Foko, présidente de la WILPF Cameroun, salue « un travail collectif porteur d’espoir pour un Cameroun apaisé ». De son côté, Ndongo, représentante de la branche jeune de la même organisation, appelle à « une utilisation responsable des réseaux sociaux pour promouvoir la stabilité et la cohésion nationale ». Au-delà du plaidoyer, cette mobilisation traduit une conscience citoyenne émergente, celle d’une génération qui lie paix, inclusion et développement durable. En inscrivant leurs revendications dans un cadre institutionnel reconnu, femmes et jeunes s’affirment comme des acteurs économiques et sociaux essentiels à la stabilité du pays.
Le manifeste sera transmis aux candidats et aux institutions concernées, pour rappeler que la paix électorale n’est pas seulement une exigence politique, mais un levier économique. Dans un contexte où chaque tension affecte la confiance des investisseurs, la fluidité des échanges et la sécurité des communautés, la cohésion nationale devient une condition de croissance.
En unissant leurs voix, femmes et jeunes rappellent que le développement durable commence par la paix, et que la démocratie ne s’enracine que là où la société se reconnaît dans le dialogue plutôt que dans la confrontation.