La direction centrale de la production d’Eneo Cameroun invite les PME et PMI camerounaises à capter des marchés disponibles dans le cadre de la réalisation de divers projets en cours et en perspective au sein de l’entreprise.
Depuis 2014, Eneo déclare avoir sollicité des commandes de l’ordre de 1 400 milliards de FCFA aux entreprises camerounaises et entend le faire encore plus pour les prochaines années. Déjà connue pour sa collaboration avec les PME locales dans le segment de la distribution avec la fabrication de poteaux béton, Eneo souhaite ouvrir aussi son segment production aux entreprises locales.
Le concessionnaire du service électrique a décidé désormais de se tourner vers des entreprises locales capables d’apporter des solutions, soit par elle-même, soit par association avec des entreprises étrangères, spécialisées dans leur domaine. Eneo a ainsi présenté ses besoins à l’occasion d’une « journée sectorielle » qui lui était dédiée à la Bourse de Sous-traitance et de Partenariat du Cameroun (BSTP-cmr). Ce concept de la BSTP vise en effet à rassembler les acteurs d’un secteur d’activité identifié, pour leur permettre de partager des informations, des expériences, discuter des enjeux et des opportunités. « Aujourd’hui nous nous sommes dit que nous devons changer de paradigme. Il est question pour nous d’aller vers des structures mises en place par l’Etat du Cameroun pour accompagner et booster nos entreprises de sous-traitance », renseigne Valentin Essama de la direction centrale de la production de ENEO, lors de la rencontre à Douala avec les PME et PMI des secteurs rattachés à l’énergie.
Concrètement, les entreprises locales pourraient en effet exécuter plusieurs projets inscrits dans l’agenda de l’entreprise. Il s’agit notamment des projets visant la réhabilitation et la rénovation de certains ouvrages dont les échéances pour la plupart vont jusqu’en 20231. Concernant les types de travaux, ils portent entre autres sur la réparation des structures, la réhabilitation des équipements électro et hydromécaniques, la réalisation des travaux d’instrumentation, la réhabilitation des turbines et alternateurs etc. Les entreprises désireuses de capter ces marchés devront cependant répondre à certaines exigences associées au cahier de charge. Notamment avoir une surface financière suffisante (propre ou accompagné par un organisme financier) et satisfaire aux critères de santé et de sécurité au travail.
Cette orientation d’Eneo, en dehors de vouloir contribuer à l’éclosion de l’économie locale intervient également dans un contexte où l’entreprise fait face à d’importants défis financiers. Le règlement des factures chez les prestataires étrangers engendrant encore plus de contraintes.
Réactions
Joseph TCHANA, SG Minpmeesa
« Ce sont des marchés de plusieurs milliards de FCFA qui s’offrent aux PME/PMI locales »

« Il n’est pas superflu de rappeler que nos PME/PMI sont suffisamment outillées, qualifiées et compétentes pour répondre à tout type de sollicitation. Il existe dans notre pays, de nombreuses PME capables de réaliser avec efficacité les travaux qui nécessitent des expertises pointues. Il serait donc bénéfique pour ENEO, autant que pour la BSTP de formaliser un cadre de collaboration entre les deux institutions qui leur faciliterait à l’avenir la tâche. La Direction centrale de la production de ENEO s’engage à travailler principalement avec les entreprises locales. Il ne s’agit ni plus, ni moins, que d’une volonté manifeste d’ENEO de nationaliser progressivement ses prestations. Ce sont ainsi des marchés estimés à plusieurs milliards de FCFA qui s’offrent désormais aux PME/PMI locales. »
Evariste Yameni, Directeur Exécutif BSTP-CMR
« Nous les aiderons à trouver des partenaires à l’étranger »

« Nous avons coutume de batailler dur pour convaincre des donneurs d’ordre de s’ouvrir à nos PME/PMI. Je pu vous dire que cette fois, c’est bien ENEO, à travers sa Direction centrale de la production qui a souhaité une telle rencontre. Cela est la preuve qu’Eneo est résolument engagée à travailler désormais avec les entreprises locales de façon continue et pérenne. Il ne s’agit pas seulement de petites opérations de quelques millions de FCFA, mais de marchés équivalant à plusieurs centaines de millions de FCFA, voire des milliards. Ces marchés colossaux qui vont solliciter d’énormes ressources matérielles, financières, humaines et technologiques obligeront les PME/PMI parfois à nouer des partenariats avec d’autres entreprises locales ou étrangères en dehors du Cameroun. Sur ce plan aussi, la BSTP se tiendra à leurs côtés. Nous les aiderons à trouver des partenaires à l’étranger s’il le faut et nous en avons l’expertise. La recherche des partenariats et même l’assistance des PME/PMI à la recherche des partenariats fait aussi partie de nos activités. Nous l’avons fait par le passé avec des résultats probants »
Syrile DONFACK, participant
« Enfin, l’État et les donneurs d’ordre ont compris nos cris d’alerte »
« Nous travaillons avec plusieurs industries dans le domaine de la construction métallique, également dans la fourniture des engins de manutention tels que les ponts roulants et les portiques. Nous avons des partenaires à l’international qui nous accompagnent dans les expertises que nous n’avons pas localement. Enfin, nous pensons que l’État et puis les donneurs d’ordre sont en train de comprendre nos cris d’alerte parce que, bien avant, plusieurs activités auxquelles nous étions capables d’apporter notre expertise étaient totalement transmises à l’extérieur. Aujourd’hui, j’ai comme le sentiment que la roue est en train de s’inverser parce que, désormais, Eneo veut travailler avec les PME afin que ce soit les PME qui fassent appel aux entreprises internationales. Je pense que si à l’issue de cette assise, si les différentes remarques sont prises en compte, ce ne sera que profitable pour le Cameroun pour l’expertise des PME. Je tiens à rappeler pour mon expérience rencontrée ailleurs, ce sont les PME qui font l’économie de tous les pays. »