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Littoral: administration, justice, éducation, les plus corrompus selon la Conac

Les transports, l’administration publique, les mairies, la justice, l’éducation sont entre autres secteurs dans lesquels la Conac a recensé la plupart des dénonciations lors d’un séjour de cinq jours à Douala soldé par 18 interpellations.

Plus de 80 dénonciations, 18 personnes dont 6 femmes interpellées et mises à la disposition de la Justice. Voilà le bilan de la Commission Nationale Anti-Corruption (Conac) au terme de cinq jours de travaux dans la région du Littoral. L’action s’est déroulée en effet dans le cadre de son concept de Clinique Anti-Corruption qui consiste à s’installer de manière temporaire dans une région pour recueillir les dénonciations d’actes de corruption. Après avoir écouté les usagers du 04 au 08 août dernier à Douala, la commission livré son rapport. Celui-ci indique que la quasi la totalité des secteurs ont fait l’objet des dénonciations.

 Les mairies

Les Collectivités Territoriales Décentralisée, notamment les communes sont indexées dans les faits soumis à la Conac. Les dénonciations portent entre autres sur l’extorsion de fonds aux conducteurs de mototaxi, le monnayage des levées de scellé pour les commerçants, l’abus de fonction par la Police municipale de certaines communes d’arrondissements et même de la communauté Urbaine de Douala, l’extorsion de demandeurs de service en vue l’établissement des actes de naissance dans certains Centres d’état civil.

Dans la même veine, plusieurs autres services de l’administration publique sont concernés.  Les Domaines et Affaires Foncières sont citées pour extorsion des citoyens dans le processus d’obtention des titres fonciers, établissement et annulation frauduleux des titres fonciers, litiges fonciers, irrégularités dans la vente du domaine privé de l’Etat.

Les démembrements du ministère de l’Administration Territoriale dans la région sont accusés d’extorsion des usagers et de monnayage de service public, notamment l’exigence des sommes variant de 500 FCFA à 1000 FCFA pour la certification des documents administratifs dans certaines sous-préfectures. La Conac a aussi enregistré l’extorsion des fonds aux commerçants par certains agents de la délégation régionale des Forêts et de la Faune ou encore l’anarque des transporteurs de bois destiné à l’exportation. Dans le ressort du ministère des Finances, on a accusé les services déconcentrés de ce département d’exigence du versement des commissions pour certains paiements. De même, des cas d’extorsion par certains agents des impôts et des douaniers au niveau du Port de Douala.

 Aussi, dans certains districts de santé, on a indiqué des cas de fraude, d’extorsion et de manipulation de système de paiement ainsi que le détournement des fonds des campagnes de vaccination.

 Les procédures judiciaires

La Conac dit avoir reçu des dénonciations sur les lenteurs des procédures judiciaires et la partialité dans certains jugements ainsi que l’exigence aux visiteurs de prisonniers détenus à la Prison de payer des montants allant de 500 FCFA à 1000 à plusieurs niveaux au sein de la prison.

 Les transports et l’éducation

La corruption à CamairCo et à l’aéroport de Douala et la corruption dans les activités des auto écoles sont des cas recensés dans le secteur des Transports. Les Forces de maintien de l’ordre sont aussi indexées pour extorsion des usagers de la route sur pratiquement tous les axes routiers de la région du Littoral, ainsi que des personnes ne disposant pas de Carte nationale d’identité.  

Dans l’Education de base, on recense la collecte des frais exorbitants d’examens officiels et l’exigence de paiement de frais de scolarité alors que l’école primaire est censée gratuite, mauvaise gestion des frais d’APEE, la perception indue de salaire par certains employés fantômes, le paiement discriminatoire des primes du Programme d’Appui à la Réforme au Cameroun (PAREC) etc.

  S’agissant des Enseignements Secondaires, les usagers ont dénoncé la perception des frais injustifiés, le détournement de liais d’APEE, l’extorsion des fonds au parents d’élevés, le versement de sommes d’argent en échange de la suppression des heures d’absence entre autres.

Entreprises du secteur Privé

Le secteur Privé est indexé pour licenciement abusif, non versement des allocations familiales de certains employés, violation des droits de travailleurs, recrutements irréguliers des étrangers, fraude et concussion au détriment de l’Etat perpétrés par des entreprises multinationales ainsi que le détournement de subventions de l’Etat destinées aux établissements scolaires laïcs.

La Conac a également été mise sur la piste d’un cas d’usurpation de la fonction de représentant de la CONAC dans la région du Littoral.  Après ces dénonciations, la Conac doit désormais mener des investigations sur le terrain pour la recherche des preuves.  « En effet, une dénonciation reste une allégation jusqu’au moment où elle est confirmée ou infirmée par des éléments de preuve. Ainsi, les équipes de la CONAC ont travaillé de jours comme de nuit dans les cinq arrondissements du Département de la Wouri. Aussi, nous nous assurerons que les actions en Justice aboutissent à des réparations conforment aux dispositions du Code Pénal », a indiqué le président de la Conac Dieudonné Massi Gams.

Dieudonné MASSI GAMS, président de la CONAC

 « La Conac ne cible pas uniquement les petits corrupteurs »

 « Certains pourraient dire que cette lutte cible uniquement les petits corrupteurs. Que NON LA CONAC traque la grande et la petite corruption. La corruption reste la corruption. Peu importe le montant en jeu. Mais, les Cliniques Anti-corruption nous donnent l’opportunité de constater les cas de flagrant délit qui permettent la mise à la disposition de la justice des suspects, conformément aux les dispositions de l’Article 22, Alinéa 1 et 3 du texte organique de la CONAC. Deuxièmement, nous avons des cas des investigations conclues assorties des recommandations faites aux autorités compétentes pour sanctions administratives sans préjudice de poursuites judiciaires. Troisièmement, des demandes d’information ont été adressées à certaines structures, surtout pour des dénonciations en cours de traitement. Quatrièmement, certains dossiers ont été envoyés aux Administrations compétentes, pour des cas pendants en Justice ou ne relevant pas de la compétence de la CONAC, Nous signalons toutefois, que certaines dénonciations n’ont pas abouti par manque de précisions nécessaires à leur recoupement. »

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