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Réformes : Les avancées des Programmes ministériels présentées aux médias

La transparence des finances publiques était au cœur des échanges, ce 5 juillet 2025, lors du 2ᵉ Café thématique sur les réformes des finances publiques au Cameroun. Organisée par la Division de la Réforme Budgétaire du Ministère des Finances, cette rencontre s’est tenue autour du thème : « La rénovation du CIEP : deux éditions après, quelles avancées ? ».

Le CIEP, Cadre d’Information sur l’Exécution de la Performance – est un outil d’analyse et de suivi des politiques publiques. Il a pour mission d’évaluer le système statistique de suivi de la performance des programmes ministériels, de veiller au respect des dispositifs de contrôle interne, de suivre le contrôle de gestion et d’assurer l’évaluation globale des résultats des politiques publiques.

Selon le ministère des Finances, ce rendez-vous visait à favoriser l’accès du public à l’information sur les finances publiques et à tirer les enseignements de l’édition 2025 du CIEP. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de gouvernance ouverte, de redevabilité et de collaboration renforcée entre l’administration financière et les médias spécialisés en économie. Cinq interventions clés ont rythmé la journée, illustrant l’évolution des réformes autour du CIEP.

En ouverture, Sophie Boumsong, chef de la Division de la Réforme Budgétaire au MINFI, a rappelé les fondements de la réforme budgétaire engagée depuis la loi de 2007 sur le régime financier de l’État, qui a marqué un tournant dans la gestion publique camerounaise. « Avant, on travaillait sans savoir pourquoi on travaillait. Aujourd’hui, chaque action de l’État est reliée à une problématique publique à résoudre », a-t-elle déclaré, soulignant que cette loi a permis une structuration des politiques en programmes cohérents, assortis d’objectifs clairs, d’indicateurs mesurables et de responsabilités bien définies.

Elle a insisté sur le fait que si le FMI peut indiquer une direction macroéconomique, c’est à l’État camerounais lui-même de définir ses priorités. « Aucun partenaire ne nous impose nos problèmes. Ce sont nos équipes qui identifient les besoins des populations et élaborent les réponses », a-t-elle défendu, en soulignant l’importance de la pertinence des programmes, pierre angulaire des analyses du CIEP. Mais pour Dr Mirabeau Abé, chef de la cellule des Études et Réformes budgétaires à la Direction Générale du Budget, le maillon faible reste l’évaluation. Selon lui, si la performance est planifiée, elle n’est que rarement mesurée de manière indépendante et rigoureuse. « Aucun pouvoir – ni exécutif, ni législatif – ne prend véritablement en charge l’évaluation. Il y a un décalage entre les orientations présidentielles et leur suivi administratif. Il faut aller au-delà des chiffres », a-t-il plaidé.

Il a notamment regretté que la loi de règlement, censée rendre compte des performances en fin d’exercice, ne soit pas davantage exploitée pour juger de l’efficacité réelle des politiques. Il appelle à un rôle accru du Parlement, des médias et de la société civile dans ce processus de redevabilité. Dr Abé a par ailleurs présenté les contours du nouveau format du Projet Annuel de Performance, structuré par la circulaire du ministère des Finances de 2024.

Ce format repose sur des fondements juridiques consolidés, notamment les articles 16, 18, 30, 32, 36 et 60 du régime financier, et vise à mieux articuler les objectifs politiques et les moyens budgétaires disponibles. Joseph Tedou, directeur général de l’Institut National de la Statistique (INS), a souligné de son côté l’importance des données statistiques fiables pour nourrir les analyses du CIEP.

Pour Ernest Nnanga du Minepat, c’est l’impact concret des politiques sur les populations qui doit primer, d’où la nécessité d’adopter une approche réellement fondée sur les résultats. Enfin, Samuel Biroki, président de Planoscam, membre de la société civile a salué l’implication croissante de la société civile dans le processus, estimant qu’elle renforce la légitimité démocratique des choix budgétaires. « La gouvernance devient plus ouverte, plus participative. Et c’est une bonne chose », a-t-il conclu.

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