Coup de tonnerre sous le ciel de Yaoundé ce 5 août 2025. L’élection présidentielle du 12 octobre 2025 se fera sans Maurice Kamto. Ainsi en a décidé le Conseil constitutionnel. S’appuyant sur le ministère de l’Administration territoriale (Minat), les « Sage » ont accordé du crédit à la candidature de Dieudonné Yebga, qui a brouillé le jeu, donnant l’occasion à Elections Cameroon (Elecam) de rejeter la candidature de Maurice Kamto, investi par Anicet Ekane, le président légal du Manidem, reconnu par le Minat lui-même.
Le Conseil constitutionnel confirme ainsi la décision rendue le 26 juillet dernier par Elecam, pour « pluralité d’investitures». La longue plaidoirie du professeur de droit et ses avocats, n’aura donc rien changé à ce qui semblait déjà se dessiner. Les Sages avaient exigé la veille, la jonction des deux procédures, déposées par les deux candidats. Le renvoi de près de 24h pour le délibéré n’était donc que le prolongement du suspens. Les avocats d’Elecam, du Minat et de Dieudonné Yebga ont ouvertement coalisé leurs efforts pour « ne pas avoir pitié» de Maurice Kamto, comme l’a suggéré un des conseils de cette coalition.
C’était la plus grosse des 35 affaires attendues devant le Conseil constitutionnel. La jurisprudence UPC 2020 n’a pas été appliquée. Du moins pour le cas Rdpc. Le parti au pouvoir avait deux candidatures : celle de Paul Biya et celle de Léon Theiller Onana, conseiller municipal de la commune de Monatélé, qui s’est battu en vain pour l’invalidation de la candidature du président sortant et non moins président national de son parti. En revanche, elle s’est appliquée à nouveau sur le parti des Crabes, qui avait trois candidats investis par les différentes tendances : Abdouraman Hamadou pour la tendance Baleguel Nkot, et Jean Bayebeck et Yamb Ntimba se revendiquant une fusion d’autres factions. Tous assisteront en spectateurs à la suite du processus électoral. Le seul a qui s’en sort dans ce contentieux préélectoral est Issa Tchiroma dont la candidature avait été attaquée par des opposants internes à son parti, qu’il ne connaît pas et qui ne se sont d’ailleurs pas présentés pour le contradictoire.