Dans le cadre de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, le candidat de l’Union des populations du Cameroun (UPC) ne comptera pas sur le soutien de Robert Bapooh Lipot. Dans un communiqué rendu public ce 29 juillet 2025, le secrétaire général de la faction du Parti des crabes reconnue par le ministère de l’Administration territoriale (Minat) réitère son soutien à Paul Biya dont il avait déjà fait le candidat du « parti » depuis avril dernier à l’occasion de l’anniversaire du parti. « Nous réitérons cette position», écrit-il. Indiquant que « toutes autres formes d’interventions ou de manipulation, d’où qu’elles viennent auprès des médias, sont illégales et sans objet au regard des statuts de l’UPC et de la prise d’acte par le Minat des résolutions du Comité directeur fusionnel de l’UPC».
C’est une porte ouverte que Robert Bapooh Lipot enfonce, tant ses positions sont connues depuis des lustres. L’homme qui revendique la succession politique d’Augustin Frédéric Kodock n’a jamais fait mystère de son choix de poursuivre « l’alliance républicaine » scellée par le défunt leader politique, avec le pouvoir de Yaoundé. Si Robert Bapooh Lipot a brigué un mandat de député en 2013, les déchirements internes et le retour en force du Rdpc, parti au pouvoir dans les départements du Nyong-et-Kelle et de la Sanaga maritime, ne lui ont pas permis de renouveler sa légitimité dans ce fief du parti de l’indépendance du Cameroun. Mais l’homme avait déjà noué des relations solides avec le système gouvernant. D’où son maintien dans l’appareil gouvernant de l’Etat, à travers la nomination à la présidence du Conseil d’administration de la Société de recouvrement des créances (SRC), après avoir animé dans le cadre du G20 (un groupe de partis politiques ayant revendiqué un soutien à la politique gouvernementale et de Paul Biya) la campagne électorale en vue de l’élection présidentielle de 2018.
Un parti, quatre candidats, puis Paul Biya
Cela survient alors que l’alliance gouvernementale liant le Rdpc et Paul Biya et un certain nombre de partis politiques, s’est effilochée à l’occasion de l’actuel processus électoral. Des poids lourds de la politique nationale tels Bello Bouba de l’Undp et issa Tchiroma du Fsnc, ont clairement pris leurs distances avec Paul Biya et son gouvernement, pour annoncer leurs candidatures pour l’élection présidentielle à venir. L’UPC s’est déchirée pour accompagner quatre candidats, et aucun n’a été retenu par le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam). La faction légale du parti était divisée entre deux candidats : pendant que la secrétaire général Pierre Baleguel Nkot accompagnait Akere Muna investi par le parti Univers, sa présidente Habiba Issa investissait Abdouraman Hamadou ; de leurs côtés, Jean Bayebeck et Dominique Yamb Ntimba se lançaient dans la course, pour le compte du même parti.