Trente-quatre trafiquants d’espèces sauvages ont été arrêtés au premier semestre de l’année dans cinq pays africains – le Congo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo et le Cameroun – au terme d’opérations coup de poing. Ces arrestations sont le fruit de la coopération entre les gouvernements et le réseau EAGLE (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), qui assiste les administrations dans l’application de la loi.
Des saisies spectaculaires
Les personnes interpellées se livraient au trafic de produits issus d’animaux protégés : 16 peaux de panthère, neuf défenses d’éléphants pesant plus de 21 kg, et deux jeunes hyènes vivantes. Rien qu’en Côte d’Ivoire, au Congo et au Sénégal, 22 trafiquants ont été arrêtés pour possession de peaux de panthère.
Au Sénégal, huit personnes ont été arrêtées lors de trois opérations menées en seulement trois heures et demie. Les saisies comprennent quatre peaux de panthère et une peau d’hyène, dissimulées dans des sacs à dos militaires, des sacs plastiques ou encore des sacs à grains. L’un des trafiquants, un ressortissant guinéen, serait lié à un groupe terroriste local.
Au Congo, trois autres trafiquants ont été neutralisés. Deux d’entre eux transportaient des peaux de panthère cachées dans un sac à dos à l’intérieur d’un taxi. Leur arrestation a permis de remonter jusqu’à un troisième complice quelques jours plus tard.
Une menace pour la biodiversité
Pour les défenseurs de l’environnement, ce type de commerce illégal accélère la disparition d’espèces déjà menacées. Selon Interpol, l’Afrique a perdu 70 % de sa faune en seulement 30 ans. « Nous ne voyons aucun signe de déclin, mais plutôt une augmentation continue des niveaux de trafic », alerte Ofir Drori, fondateur d’EAGLE. Pour lui, la force des réseaux criminels réside dans leur organisation sophistiquée, rendant la lutte complexe.
Malgré ces difficultés, les gouvernements africains et les ONG partenaires multiplient les initiatives pour créer un effet dissuasif. L’année dernière, le réseau EAGLE, qui regroupe plusieurs organisations locales dont LAGA au Cameroun, a contribué à l’arrestation de 90 trafiquants.
Actif dans sept pays d’Afrique – Cameroun, Congo, Guinée, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo et Ouganda – le réseau continue de collaborer avec les forces de l’ordre pour enrayer un commerce qui menace non seulement la biodiversité, mais aussi la sécurité et la stabilité de certaines régions.