Le Cameroun va pour la première fois intégrer la Budgétisation Sensible au Climat (BSC) dans sa loi de finances. En 2025, cette approche ambitieuse va mobiliser un montant de 225,3 milliards FCFA, soit 12,13 % du Budget d’Investissement Public (BIP), pour financer des actions adaptées aux enjeux climatiques. L’objectif est de mesurer et renforcer l’impact climatique des investissements publics, tout en honorant les engagements nationaux et internationaux en matière de développement durable.
Neuf ministères pilotes, soigneusement sélectionnés, sont au cœur de cette réforme. Le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), avec 109,2 milliards FCFA, et celui de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), avec 44,6 milliards FCFA, concentrent l’essentiel des financements. Le ministère des Travaux Publics (Minee) et le ministère des Transports (Mint) figurent également parmi les principaux bénéficiaires, aux côtés des ministères de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), et des Forêts et de la Faune (Minfof).
Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) et celui de la Santé publique (Minsante) complètent la liste. Ces ministères vont concentrer leurs efforts sur trois axes prioritaires : l’adaptation aux changements climatiques (47,57 % des dépenses), leur atténuation (51,85 %) et la préservation de la biodiversité (0,57 %).
Pour 2025, le gouvernement prévoit d’élargir la portée de la BSC. La réforme intégrera progressivement les dépenses de fonctionnement, tout en augmentant le nombre d’administrations concernées afin de couvrir l’ensemble des dépenses publiques, avec comme cadre de référence, le document budgétaire sensible au climat, annexé à la loi de finances 2025.