Yaoundé : après l’explosion, la vie reprend au quartier Damase

Malgré la psychose qui plane encore dans ce quartier, plusieurs habitants ont recommencé à mener leurs activités au carrefour où s’est produit l’explosion.

Ce qu'il reste de l'explosif de Damase

Rond-point Damas, dans le 3ème arrondissement de Yaoundé ! Plusieurs jours après l’explosion qui s’est produite dans ce quartier, la vie reprend petit à petit son cours. Certes la psychose règne encore dans ce bidonville situé à un taxi du centre-ville de la capitale, mais ses habitants ont recommencé à vaquer à leurs occupations au carrefour où le malheureux incident s’est produit le 2 juillet dernier. C’est sous le tout premier poteau électrique situé à l’entrée du petit marché qu’une bombe artisanale a explosé. Exactement à l’endroit de l’explosion, un nouveau comptoir y a été posé le lendemain de l’incident. Juste à côté, un boucher s’emploie à ranger la viande de porc sur son étalage. Un peu plus loin, une femme fait des tas de pastèques sur le sol. Juste en face, une autre femme dont la fille a été blessée pendant l’explosion est assise derrière son nouvel emplacement. Jusqu’au 2 juillet dernier, son comptoir se trouvait à côté du lieu où a explosé la bombe, après l’incident, elle a dû traverser la route pour s’installer en face. Elle est visiblement épuisée et n’arrête pas de penser à sa fille blessée. « Cette explosion a failli coûter la vie à ma fille, elle est blessée au pied et n’arrive pas à marcher. Depuis que l’incident s’est produit, j’ai peur de venir au marché, malheureusement, je n’ai pas de choix. Je dois non seulement m’occuper de la blessée, mais aussi de ses autres frères et soeurs. Heureusement que ce sont les vacances, j’ai envoyé certains en congé. Dans tous les cas, tout ce que Dieu fait est bon », confie-t-elle.

Comme elle, Ernest Waffo, vendeur à la sauvette est venu au marché pour la première fois après l’incident. « Si je ne viens pas, je vais faire comment ? Je viens même et je ne vends pas grand-chose. Regardez comment le carrefour qui était souvent plein s’est vidé. On nous a dit de faire très attention et de ne plus rester dans les endroits où il y’a plusieurs personnes et c’est pourquoi les gens ont peur de sortir. J’espère que ce mauvais temps va passer et que les populations vont vite oublier pour recommencer à venir au marché », espère-t-il.

De toutes les personnes rencontrées, très peu ont accepté de se confier à votre reporter. Plusieurs ont dit qu’elles ne pouvaient pas s’adresser aux inconnus, de peur de tomber sur un policier en civil et d’être embarqués par les patrouilles mixtes qui font la ronde de ce quartier depuis le jour de l’explosion. « Cet endroit est devenu très risqué, je ne parle plus avec les gens que je ne connais pas. Désolé je ne peux pas vous aider », lance un conducteur de moto sollicité par votre reporter.

Selon Laurent Nkollo, un des témoins dont la nièce a été touchée pendant l’explosion, la bombe artisanale a été déposée dans un sac. Il s’agissait de deux batteries de motos connectées à une marmite dans laquelle étaient remplis des morceaux de clous. Ce sac n’a pas attiré l’attention des vendeurs qui se trouvaient aux alentours jusqu’au moment de son explosion. Une explosion qui a fait deux blessés graves et plusieurs blessés légers. Parmi eux, un vendeur de chaussures qui s’est totalement brulé les bras et une partie du corps, et une adolescente, venue vendre du bâton de manioc. Depuis le jour de l’explosion, les rafles mixtes de gendarmerie et de polices se sont multipliés forçant plusieurs personnes à fuir le quartier.

Par Joseph Essama

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