Volte-face : Le Mrc n’ira plus aux élections locales

La nouvelle vient de tomber au cours d'une conférence de presse donnée par Maurice Kamto. Yaoundé, .

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) n’ira plus aux élections législative et municipale du 9 février prochain. Ainsi en a décidé le parti. Le Pr Maurice Kamto, président national du parti arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle, en a fait l’annonce ce matin à Yaoundé. Au cours d’une conférence de presse. Une décision qui surprend d’autant plus que le parti dont la participation à la dernière présidentielle continue de secouer la toile et l’espace public. Maurice Kamto ayant proclamé sa victoire dès le lendemain de l’élection. Au cours d’une sortie médiatique suivie de contestations publiques sous le concept de « marches blanches » qui l’enverra en prison pour huit mois. Bagne que l’homme partagera avec plusieurs centaines de ses militants et sympathisants et alliés. Avant d’être libérés début septembre dernier à l’improviste. Et depuis leur libération, l’espace politique a retrouvé l’agitation de la fin d’année 2018. Et l’annonce de la participation du Mrc aux prochaines élections locales était perçue par certains critiques comme un changement de cap, mieux, une faiblesse de la part du parti qui s’est mué en leader de l’opposition depuis la présidentielle du 7 octobre 2018.

Beaucoup reprochant au parti de s’engager dans un processus électoral dans les mêmes conditions que celles qu’il a dénoncées avant de s’engager à l’élection présidentielle, notamment avec le même Code électoral contesté par la plupart des partis de l’opposition, et les difficultés pour les opposants à constituer leurs dossiers, en raison de « manœuvres » des sous-préfets et des maires Rdpc (parti au pouvoir) qui parfois rechignent à signer les pièces requises aux opposants.

Mais surtout, certains voyaient d’un mauvais œil l’engagement du Mrc dans une élection sans garantie que la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest permettra aux concitoyens de ces deux régions de remplir leur devoir civique et politique. La crise n’ayant pas connu un réel début de résolution depuis la tenue du Grand dialogue national qui était l’occasion de trouver des solutions viables pour mettre un terme à cette guerre qui paralyse la vie dans les deux régions traditionnellement anglo-saxonnes. Du coup, les élections à venir risquent de sceller la sécession du pays, d’autant plus que cette guerre qui est l’un des motifs de contestations du Mrc et de ses alliés, qui dénoncent le peu d’engagement que Maurice Kamto et ses alliés et militants reprochent à Paul Biya dans la recherche de la paix. Entre temps, le Social democratic front (Sdf), qui en pâtit, puisque c’est son fiel qui est ainsi invivable, n’est pas sûr de prendre part aux élections. Si Awudu Mbaya est le seul candidat investi du parti de Ni John Fru à avoir officiellement jeté l’éponge, il reste que les autres élus réengagés par le chairman, en contrariant le National executive comittee (Nec) de son parti, ne devraient pas conquérir les suffrages des électeurs, dans un contexte de « guerre ». Celui qui a fait du retour de la paix en zone « anglophone » son combat principal politique, vient ainsi de créer une situation qui risquera d’avoir des conséquences au-delà de son parti. Lui qui a toujours promis à ses partisans de ne « jamais les trahir« , a certainement suivi les critiques.

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