Visite de Macron : Bapooh Lipot, l’UPC et la realpolitik

En occultant le nom de Ruben Um Nyobe, le leader de l'UPC appelle à la réconciliation entre la France et l'Afrique.

 »Tout en souhaitant la bienvenue au Cameroun au président français, le Parti historique rappelle à juste titre à la France que la coopération avec l’Afrique et plus particulièrement avec le Cameroun doit se reconstruire loin d’un processus de négation de la singularité des peuples et de la dignité humaine comme l’a été la colonisation ». Dans un communiqué de presse signé au nom de l’Union des populations du Cameroun (UPC), Robert Bapooh Lipot interpelle la France au moment où arrive à Yaoundé Emmanuel Macron. Le président français qui effectue une visite officielle au Cameroun du 25 au 27 juillet 2022. Pour le secrétaire général de la faction de l’UPC reconnue par le ministère de l’Administration territoriale (Minat),  »ce rappel est primordial dans un contexte où sous le poids des exigences de la colonisation, une partie de la classe politique française se greffe des leaders de plus en plus nostalgiques de la colonisation et militent pour la déstabilisation des États africains ».

Emmanuel Macron arrive dans un contexte marqué par de nombreux appels à un assainissement des relations entre la France et le Cameroun. La question de la lutte pour l’indépendance, avec le massacre des populations en pays Bamileke et Bassa que l’histoire s’attelle à dépoussiérer, pour rappeler à la mémoire collective le rôle joué par la France dans ces crimes. Le  »Parti historique » est attendu au front du  »combat » pour la restauration de la vérité. Mais l’homme n’est pas au front avec cette cause spécifique. Le nom de Um Nyobe n’apparaît pas dans le communiqué de l’ancien député du Nyong et Kelle. L’homme qui revendique la succession politique du Mpodol est resté dans sa logique de l’éloignement du combat extrémiste et collabore désormais avec le régime Ahidjo-Biya qui a remplacé les anciennes puissances tutélaires. Successeur politique d’Augustin Frédéric Kodock qu’il revendique être. En témoigne sa nomination comme président du conseil d’administration de la Société camerounaise de recouvrement des créances (SRC).

Réconciliation

Dans cette posture qui tranche avec celle plus vindicative des Anicet Ekane (du Manidem) et des Henriette Ekwe, Robert Bapooh Lipot milite néanmoins pour  »une réconciliation de la France avec les nouvelles générations africains ». A son sens,  »le devenir meilleur de la coopération de la France avec l’Afrique se construira nécessairement par la transcendance des mythes de la méfiance, des stratégies avilissantes, du nationalisme de la négation de la dignité des peuples africains et d’une volonté hégémonique visant à mettre entre parenthèss la souveraineté des États africains ». Une posture que l’homme politique prescrit à la France d’aujourd’hui afin qu’elle puisse se refaire une image auprès de l’Afrique.

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