Vie chère : risque de pénurie après l’augmentation du prix du pain

Les stocks de farine de blé ne permettront pas d’approvisionner le marché au-delà d’avril 2022 selon le Gicam qui souligne que les pertes des meuniers sont estimées à plus de 10 milliards de FCFA entre octobre 2021 et février 2022.

Les camerounais devront se préparer à subir de nouveaux changements dans leurs habitudes alimentaires. Après une hausse du prix de la baguette de pain, les entreprises importatrices de la farine de blé craignent à court terme une pénurie. Le cours du blé ne cesse de grimper avec la guerre russo-ukrainienne. Ce qui s’ajoute aux problèmes nés de crise liée au covid qui a occasionné depuis la hausse des coûts de production des entreprises. D’après le Gicam, le coût moyen de production pour un sac de 50 kg de farine est passé de 20000 à 23 000 FCFA entre décembre 2021 et mars 2022. Or, au même mois l’année dernière, ce coût pour 50kg était de plus de15.700 F.CFA et le coût de revient avoisinant 17.000 F.CFA. Mais en décembre 2021, le coût de production est passé à 21.300 F.CFA et le prix de vente du sac de farine de 50kg à 19.000 F.CFA. Ce qui fait des pertes cumulées de 11 milliards F.CFA d’octobre 2021 à fin février 2022 2021.

Le gouvernement vient d’autoriser un ajustement de 5000 F CFA sur le sac de farine de 50 kg pour le faire passer de 19 000 à 24 000 francs. Mais jusque-là, les meuniers indiquent un risque de pénurie dans le court terme. Ils font savoir que les stocks ne permettront pas l’approvisionnement du marché au delà du mois d’avril prochain. Ce qui pourra aussi occasionner une pénurie du pain, la farine de blé étant la principale matière première pour sa fabrication. Cette pénurie interviendra donc à peine un mois après l’augmentation du prix du pain. Car depuis le 16 mars dernier, les nouveaux tarifs sont affichés dans les boulangeries. Aucune gamme de pain n’a échappé à l’augmentation qui est d’une moyenne de 25 Fcfa. Le pain le plus consommé, à savoir celui de 200G passe donc de 125 francs à 150 FCFA et sera concédé à 120 francs aux grossistes tandis que le 320 G habituellement vendu à 200 francs coûtera désormais 250 francs. Ceci à la grande surprise des consommateurs qui avaient jusqu’ici eu l’assurance des autorités de ce que les négociations en cours avec les différents acteurs permettraient d’éviter la répercussion des coûts de production sur le prix de vente.

Si officiellement, le Ministère du commerce dit n’avoir pas donné son« feu vert pour une quelconque augmentation », le syndicat patronal des boulangers du Cameroun tente d’expliquer qu’il ne s’agit pas d’une véritable hausse. « Par souci de la paix sociale, les boulangers n’ont pas demandé l’augmentation du prix du pain mais ont demandé qu’on revienne sur le prix de 2009 qui était de 150 francs. En 2009 le prix du blé avait baissé et on avait décidé de faire passer le prix du pain de 150 à 125 francs » , précise le président national de ce syndicat, Jean claude Yipemou Kapwa. De toute évidence, une concertation a eu lieu il y a quelques jours entre le gouvernement, les boulangers et les meuniers. Ces derniers demandent une restriction des exportations de farines, pour tenter de combler la demande nationale et peut être retardé la pénurie.

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