Vie chère : l’arsenal anti-inflation du gouvernement capitule

Alors que les produits de grande consommation ont connu une augmentation de près de 3.5% en février, le ministre du Commerce semble faire aveu d’échec.

Luc Magloire Mbarga Atangana n’a pas fait de faux-semblant le 30 mars dernier. Le ministre du Commerce a invité les consommateurs à adopter un nouveau mode de vie. « La situation est difficile  et elle le sera probablement davantage dans les semaines et mois à venir. Cela nous impose de nous serrer davantage les coudes, de revoir nos façons de faire, de revisiter nos habitudes alimentaires et, en un mot, de nous adapter à ce nouveau monde qui nait sous nos yeux souvent incrédules », a lancé le  ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, au cours d’un point de presse organisé dans son département ministériel la semaine dernière.

Un aveu d’impuissance donc pour Luc Magloire Mbarga Atangana qui avait fait de la lutte contre la vie chère, son leitmotiv, multipliant des saisies sur les marchandises dont les prix avaient été frauduleusement augmentés. Pendant plusieurs mois, Luc Magloire Mbarga Atangana a mené un combat certes acharné, mais sans grandes incidences sur les résultats escomptés.

Face à la réalité, le ministre du Commerce accuse les effets néfastes du Covid-19 et les conséquences dévastatrices de la guerre en Ukraine pour justifier cette flambée des prix. Mais il ne se souvient pas qu’il a entretenu pendant plusieurs mois, un dialogue de sourds avec les principaux opérateurs économiques, jetant aux oubliettes certaines recommandations des experts, notamment celles visant à réduire les dépenses liées à l’importation de certains produits, et celles répondant à la croissance de la demande interne.

En 2019,  Luc Magloire Mbarga Atangana avait dévoilée l’intention du gouvernement d’imposer l’utilisation de la farine locale, produite à base de la patate, du manioc, maïs, plantain et de l’igname pour la fabrication du pain. Ce projet donc l’objectif étant de réduire les importations du blé n’a jamais pris corps.

De son côté, le ministère des Pêches, de l’Elevage et de l’Industrie animale  s’est battu sans grand résultats, à mettre sur pied des projets afin de booster la production nationale en produits aquacoles, mais ces efforts restent faibles face à la demande nationale qui croit chaque jour.

 Il faut rappeler que la farine de blé et le poisson occupent la 2eme et la 3 ème place au rang des importations et sont avec le riz, les  denrées les plus consommées au Cameroun. Selon des données publiées par l’Institut national de la statistique (INS). Les denrées alimentaires ont représenté 24% des dépenses totales d’importation du pays en 2020, pour un montant d’environ 761 milliards de FCFA (contre 807,5 milliards de FCFA en 2019).

Pour le poisson seul, la demande nationale annuelle est de 550 000 tonnes. Une demande qui peut être satisfaite si la production locale connait une amélioration.

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