Un an de suspension pour issa hayatou

Le Comité d’éthique de la FIFA reproche à l’ancien président de la CAF des actes de corruption dans sa gestion des droits marketing.


Issa Hayatou est suspendu de toute activité liée au football, pour une durée d’un an. Une suspension assortie d’une amende de 30000 francs suisse, soit près de 19 millions de francs CFA. La Chambre de jugement de la commission d’éthique de la Fédération internationale de football association (FIFA) a jugé coupable l’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF) d’avoir touché des pots de vin dans le cadre du contrat entre la CAF et la société Lagardère sports, qui avait acquis les droits média et marketing des compétitions organisées par la CAF, entre 2014 et 2017. Dans la décision, la Chambre de jugement estime que, sur la base des informations obtenues par la Chambre d’instruction, que l’ancien président de la CAF avait engagé, au nom et pour le compte de la CAF, un contrat anticoncurrentiel qui a causé un préjudice de 200 millions, et terni la réputation de l’institution. C’est que, Présentation sport, jadis intéressé lui aussi par le marché des droits médias et marketing des compétitions de la CAF, avait saisi la commission d’éthique de la FIFA, pour dénoncer le renouvellement sans appel d’offres en septembre 2016 du contrat du Français Lagardère (déjà sous contrat avec la CAF depuis 1993), jusqu’en 2028. Une décision unilatérale d’Issa Hayatou qui avait exclu d’autres membres du Comité exécutif de la CAF des discussions. En son temps, des bruits avaient fuité de la maison du football africain basée au Caire. Il se disait alors que le contrat renouvelé de Lagardère pèse un milliard de dollars pour la période 2017-2028 ; un peu moins que l’offre de Présentation sport (1,2 milliard de dollars soit au moins 585 milliards FCFA). La commission d’éthique de la FIFA évalue à près d’un milliard les pertes engendrées contre la CAF.

Un agissement contraire à l’article 15 du Code d’éthique de la FIFA qui traite du devoir de loyauté. Article qui dispose en son alinéa 1, que « les personnes auxquelles s’applique le présent code doivent faire preuve d’une absolue loyauté vis-à-vis de la FIFA, des confédérations, des fédérations, des ligues et des clubs ». Et en son alinéa 2, l’article prévoit que « toute violation du présent article est sanctionnée d’une amende d’au moins CHF 10 000 (franc suisse, Ndlr), ainsi que d’une interdiction d’exercer toute activité relative au football de deux ans au plus ».

Ainsi, le prince du lamidat de Garoua est rattrapé dans sa gestion en 29 années ininterrompues de la maison du football africain, quatre ans après son départ. Jusqu’ici, la presse britannique avait mené des enquêtes montrant des irrégularités dans la gestion par le Camerounais du football africain. Mais les instances sportives n’avaient jamais prouvé la culpabilité de l’homme qui était jusqu’ici le seul membre de l’exécutif de l’ancienne FIFA à avoir échappé au « fifagate » déclenché en mai 2015 et qui a balayé le clan Sepp Blatter. L’ex patron du football africain avait d’ailleurs été propulsé à la tête de la FIFA comme président par intérim, après l’éviction du Suisse Sepp Blatter et de tous les autres membres de l’exécutif. L’homme qui n’avait pas soutenu la candidature de Gianni Infantino, avait attiré les foudres du Suisse qui ne s’était pas caché pour piloter la campagne du Malgache Ahmad Ahmad contre un Issa Hayatou qui ne comptait pas encore céder le fauteuil du président de la CAF en 2017. Il sera battu à Addis-Abeba en mars 2017 par le candidat soutenu par Infantino.

ANAFOOT ET CAN 2021

A en croire la communication de la FIFA, notification a été faite à Issa Hayatou, et la décision entre en même temps en vigueur. A un moment important pour l’homme qui avait hérité du poste de président du Conseil d’administration de l’Académie nationale du football (Anafoot), créée par l’Etat du Cameroun pour encadrer de jeunes camerounais désireux de faire carrière dans le football, par décision du président de la République du Cameroun, Paul Biya. L’on avait parlé de récompenses pour services rendus tant au Cameroun qu’au football mondial. En plus, l’homme qui ne fait pas partie du Comité local d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2021, est très souvent consulté par les autorités nationales sur le football et notamment la CAN à venir en janvier prochain. Même si Hayatou, 74 ans, demeure une source intarissable pour les autorités de son pays, il est condamné à s’éloigner des affaires du football. Un éventuel appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) n’étant pas suspensif de la décision prise par la FIFA.

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