Tribunal militaire de Yaoundé : des journalistes molestés

Arnaud Ndal et Guy Souffo ont subi les foudres des gendarmes au motif d’avoir filmé la sortie des suspects dans l’affaire Martinez Zogo.

Guy Alain Souffo privé de son appareil photo et son téléphone

Arnaud Ndal et Guy Suffo ont passé un mauvais quart d’heure au Tribunal militaire de Yaoundé ce 24 février 2023 aux environs de 2h. Surpris en train de prendre des images de la sortie des suspects dans l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo. Le premier de l‘intérieur de la clôture de la bâtisse, et le second de l’extérieur. « Je me suis contenté de rester à l’extérieur pour capter les images d’ambiance, puisque je sais que pour filmer à l’intérieur, il faut demander l’autorisation ; mais un monsieur en civil m’a interpellé. J’ai entendu d’autres crier que ‘’il a filmé’’. Un des employés du groupe L’Anecdote a insisté qu’on me prenne car j’ai filmé », raconte Guy Alain Souffo, plus connu sous le pseudonyme de Flash. Les deux hommes subiront le courroux des gendarmes, avant que leurs appareils ne soient confisqués. Arnaud Ndal emmené dans un pick-up des pandores, Guy Suffo sera conduit au bureau du commissaire du gouvernement. Devant l’homme qui venait d’éplucher le rapport d’enquête préliminaire de l’affaire qui a conduit ici une vingtaine de personnes dont Jean Pierre Amougou Bélinga le patron du groupe L’Anecdote, les images de l’appareil du photographe habitué des arènes sportives mondiales, sont passées en revue. « Ils ont constaté qu’effectivement je n’ai filmé qu’à l’extérieur, mais ont quand même confisqué l’appareil et ma Carte nationale d’identité», regrette l’homme. Pendant ce temps, son téléphone est emporté par les gendarmes pour la Compagnie de gendarmerie du Lac.

Il faudra l’intervention nocturne des journalistes qui étaient présents sur les lieux. Les habits froissés, la mine grise, apeuré, Arnaud Ndala pu être libéré. Quant à Guy Suffo, il est convoqué ce jour, à la même heure au Tribunal militaire et à la Compagnie de gendarmerie du Lac, au siège de la Commission mixte chargée des enquêtes préliminaires sur la mort de Martinez Zogo. « C’est là qu’on va exploiter ton téléphone et on verra à quoi servent les photos que tu as faites », l’a informé un capitaine de gendarmerie, malgré les supplications des journalistes qui y ont campé une bonne partie de la nuit. L’homme confesse avoir reçu des coups de fil en lieu et place du propriétaire du téléphone.

C’est la deuxième fois en quelques mois que Flash subit les foudres des hommes armés. Le photographe qui revenait de la couverture du match Cameroun-Jamaïque peu avant la Coupe du monde Qatar 2022, l’homme avait déjà été arrêté abusivement. Au motif du « refus d’obtempérer » lors du passage du Délégué général à la sureté nationale, l’homme au volant de sa voiture, aligné derrière un taxi, n’avait pas a été interpellé. Malgré ses explications et supplications basées sur une incompréhension, les policiers assurant la fluidité du trafic avaient jeté l’homme en cellule pour plus de 24H.

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