Transport aerien. Les freins au décollage de la sous-région

Coût élevé des tarifs, faibles liaisons entre les États, dégradations des infrastructures aéroportuaires, le non-respect des standards de sécurité, les acteurs du secteur ont dressé lors d’une conférence à Douala, la liste des défis à relever pour tirer profit de ce sous-secteur plein de potentiels.

Sur les 10 routes aériennes les plus lucratives sur le continent, seules 2 compagnies aériennes basées en Afrique y sont présentes.  Pourtant, le continent compte un total de plus de 400 compagnies aériennes. Mais,  elles ont du mal à capter les opportunités du marché, même à l’intérieur de la région.  Cette situation, d’après les acteurs, est aussi celle de l’Afrique centrale. Car, malgré sa position géographique favorable, elle reste moins  lotie en matière d’offres dans ce secteur d’activités. Or, le sous-secteur du transport aérien est présenté comme l’un des vecteurs de  croissance,  avec sa forte capacité à favoriser la mobilité et  faciliter les échanges commerciaux. Le sous-secteur reste peu attractif. D’ailleurs, beaucoup de  compagnies ont fait banqueroute. Les experts estiment qu’il faut penser une stratégie à l’échelle sous-régionale ou continentale pour sauver ce segment. Surtout dans un contexte où les infrastructures routières et ferroviaires sont vétustes. Le transport aérien peut être une alternative fiable. A l’analyse, diverses problématiques se dégagent comme étant des freins à la performance du sous-secteur.

Les coûts d’exploitation et le manque de financement

D’après les données  de l’Association internationale du transport aérien (Iata), le carburant représente 20 à 40% des  coûts d’exploitation des compagnies aériennes africaines. Les redevances aéroportuaires  sont 20% plus chères qu’en Europe. L’on relève aussi que le secteur des transports dépend  des cours du dollar, principale monnaie utilisée dans les opérations.  A ces difficultés, il faut ajouter la problématique de l’accès au financement. Alors que le secteur a besoin d’une grande quantité de ressources pour la réhabilitation des infrastructures, la maintenance et le renouvellement des équipements. Le coût de la location est aussi considéré comme très élevé en Afrique. Tous ces facteurs menacent la compétitivité du secteur et sont à l’origine des hauts tarifs pratiqués par les compagnies.  Des tarifs élevés qui contribuent à rendre moins compétitif le secteur.

Le non-respect des standards et la mal gouvernance

 Les compagnies aériennes d’Afrique  et notamment celles de la sous-région sont encore à la traine en matière de respect des standards.   Cette problématique  est citée comme étant majeure dans le secteur.  D’après l’Iata, seuls 33 transporteurs basés en Afrique ont obtenu le code de sécurité d’airlinesratings.com et seuls 8 ont reçu la côte la plus élevée. Du coup, l’on constate que sur les 100 transporteurs interdits d’opérer en Europe, plus de 50 sont basés en Afrique. Les raisons de cette exclusion sont principalement  basées sur le niveau de standards de sécurité.

 Outre les coûts d’exploitation, le non-respect des standards, l’on souligne aussi  l’insuffisance de liaisons entre les États, la  prolifération de compagnies aériennes exploitant des aéronefs mal entretenus ; mais surtout la question de mal gouvernance. La gestion de ces compagnies laisse encore à désirer. Entre trafic des billets d’avion, favoritisme et l’ingérence des politiques ; les compagnies africaines  ne sont pas en position favorable au décollage.  Au plan de la gestion des ressources financières, l’expert financier sénégalais Cheick Tidiane Diallo, estime qu’il faut penser un modèle de financement spécifique au contexte africain.

La Conférence Internationale sur le Transport Aérien en Afrique Centrale (CITAC) tenue à Douala  avait pour thématique « Comment dynamiser le transport aérien en Afrique Centrale ? ».

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