Transhumance : Le chasseur de Lion devient proie du Lion

Jean Jacques Ekindi l’a annoncé au cours d’une conférence de presse ce jeudi à Douala.

Ekindi retrouve un homme qu'il connaît bien depuis des lustres

Jean Jacques Ekindi vient d’annoncer son soutien à Paul Biya qu’il pourfend depuis une vingtaine d’années. Un retournement de situation tant le président du Mouvement progressiste s’est illustré ces derniers mois comme l’artisan de la quête d’un candidat unique de l’opposition. Après avoir annoncé le 12 juillet 2018 sa candidature pour la présidentielle à venir. Dans la foulée de ses manœuvres en vue de coaliser les forces de l’opposition.

« Au préalable, j’avais pris l’option de fédérer, de former une coalition pour une candidature unique de l’opposition. J’ai initié les candidats pour une concertation. Pendant la première réunion, bien qu’absent, Me Akéré Muna fait partie des rares candidats qui s’étaient montrés intéressés par mes propositions. A la seconde rencontre, tous ont abandonné. Ça n’a pas marché finalement », regrette-t-il. « En plus j’avais élaboré cinq points qui devaient encadrer l’action de l’opposition pendant cette période. Je n’ai rencontré point d’oreille attentive. J’ai aussi constaté qu’aucun candidat de l’opposition ne se soucie véritablement de la situation de nos enfants qui ne sont pas en train d’aller à l’école dans les régions. Aucun des candidats ne prend une position ferme pour un retour à la normale. Avec ces attitudes, on ne peut pas prendre le risque de confier le destin du pays à n’importe qui», tranche-t-il.

Les barons du Rdpc/Wouri d’antan

Alliance de courte durée avec l’Udc

Alors « j’apporte donc mon soutien à Paul Biya pour sa réélection », conclut celui qui, au soir du 19 juillet 2018, n’a pas fait acte de candidature. A deux jours du lancement de la campagne électorale pour le scrutin du 7 octobre 2018. Jean Jacques Ekindi vient donc de changer de cap. Pour revenir dans une maison qu’il connait bien. Ancien président de la section Rdpc du Wouri, Jean Jacques Ekindi avait démissionné du parti au pouvoir en 1992 pour former son propre parti, dans la mouvance de l’ouverture démocratique. Pour le premier scrutin des années de braise, l’homme qui s’était alors autoproclamé « chasseur de Lion », avait réalisé un score de 0,8%. De quoi acquérir une leçon de réalisme politique, et par la suite, l’homme a jeté l’éponge avant la bataille. Même s’il revient en 2011, pour se contenter d’un score de 0,45%. L’homme décide alors de réviser ses ambitions à la baisse. Et une coalition avec l’Union démocratique du Cameroun (Udc) d’Adamou Ndam Njoya lui a permis de gagner un siège de député au cours de la législature 2007-2013.

Après s’être brouillé avec son allié d’hier, Jean Jacques Ekindi qui a perdu son strapontin de l’assemblée nationale, a décidé de travailler à revenir sur la scène. La porte de l’opposition s’est verrouillée sur le revenant. Du coup, à défaut de coincer le Fauve dans une cage, le chasseur a laissé les portes de la tanière du Lion se refermer sur le chasseur de Lion. Du coup, le prédateur est redevenu dresseur du Lion qu’il n’a pu apprivoiser 26 années durant.

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