titres publics : l’Etat augmente ses émissions de 70 milliards

Dans le collectif budgétaire signé le 3 juin dernier, le gouvernement est désormais habilité à faire des émissions pour un montant maximum de 420 milliards de francs CFA, alors que le montant initial était de 350 milliards.

218 milliards levés sur le marché de la Beac.

C’est l’un des changements majeurs contenus dans l’ordonnance modifiant et complétant la loi de loi de finances 2020. D’après l’article 51 de ce collectif budgétaire en cours de ratification à l’Assemblée Nationale, « le gouvernement est habilité à recourir à des émissions des titres publics, notamment les obligations du Trésor ». Le montant maximum fixé par le président de la République est de 420 milliards de francs CFA au cours de l’exercice budgétaire 2020. Un montant qui était initialement fixé à 350 milliards de francs CFA. Ce qui traduit une augmentation de 70 milliards de francs CFA. La principale raison évoquée dans ce collectif budgétaire repose sur « les besoins de financement des projets de développement ». Par ailleurs, selon le directeur de la trésorerie au ministère des Finances, Samuel Tela, cette augmentation est l’une des conséquences de la crise sanitaire actuelle. Laquelle se traduit par « la diminution des recettes propres de l’Etat et l’augmentation de la dette ». Dans cette perspective, l’Etat a pris depuis peu pris l’option de recourir au marché monétaire pour lever des ressources afin de réaliser ses projets. De l’avis de nombreux spécialistes, il est fort probable que cette option soit davantage exploitée dans les jours à venir pour lever les 420 milliards projetés. Il convient de souligner que l’un des dernières sorties du Cameroun sur le marché monétaire s’est effectuée le 27 mai dernier. Elle visait, selon le Directeur Général du Trésor et de la Coopération financière et Monétaire au ministère des Finances, Sylvester Moh Tangongho, à mobiliser un montant compris entre une fourchette de 25-35 milliards de francs CFA pour une maturité de 5 ans à un taux de 5,7 %. Interrogé par Défis Actuels sur les raisons qui pourraient expliquer cet appétit pour le marché monétaire, le DGT a expliqué que « l’appétit du Cameroun vers les ressources issues du marché monétaire se trouve dans les caractéristiques même des opérations du marché monétaire ». En effet, martelait-il, « la préparation de ces opérations est moins longue, moins coûteuse et la disponibilité des ressources est rapide : 48 heures après la clôture des opérations, comparé aux opérations du marché financier ». Quant à ce qui concerne le secret de la réussite du Cameroun sur le marché monétaire, Sylvester Moh Tangongho souligne qu’il se trouve dans « le dialogue permanent entre les Spécialistes en Valeurs du Trésor que le ministre des Finances a institué à travers un Cadre Permanent de Concertation entre le ministère des Finances et les Spécialistes en Valeurs du Trésor. Ce cadre d’échange se tient une fois le mois, généralement le troisième vendredi au cours duquel nous échangeons beaucoup sur les facteurs qui empêchent les banques de souscrire suffisamment à nos émissions. Ensemble avec la Banque Centrale qui sert de facilitateur, nous essayons de les évacuer afin de permettre aux banques de souscrire au maximum de leur capacité. Il conviendrait également de noter qu’un travail important est fait à la base avec les SVT pour ce qui est des opérations spécifiques de gros montants ».

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