Tchad-Guinée Conakry : plusieurs morts et blessés dans des manifestations dénonçant la gestion de la transition par la junte au pouvoir.

En deux jours seulement, le continent africain totalise plus de 500 morts et blessés dans les pays comme le Tchad, la Guinée et le Soudan. Ceci, du mercredi 19 au jeudi 20 octobre 2022.

« Une cinquantaine de morts » et «300 blessés » ont été enregistré lors de manifestations appelées par l’opposition pour protester contre le maintien à la tête de la transition du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Le Premier ministre Saleh Kebzabo, indique que « plusieurs civils ont été tués par balles le jeudi 20 octobre en fin de soirée ». Il met en cause met en cause nommément deux opposants qui se trouvaient toujours jeudi soir à N’Djamena : Succès Masra et Yaya Dillo. Selon Succès Masra, opposant politique du parti au pouvoir, « on comptait jeudi soir 70 morts dans tout le pays. En plus des personnes blessées et tuées, plusieurs manifestants ont été interpellés ».

Le nouveau Premier ministre de transition du Tchad a affirmé devant à la presse du pays, que des manifestants étaient armés, formés à des techniques de guérilla. Il justifie les tirs à balles réelles en pleine rue. Car si du moins les manifestants réclamaient pacifiquement sans brandir des armes, la situation ne devait pas virée au carnage. A cet effet, le gouvernement a décidé que les activités des partis politiques et organisations impliquées, notamment les Transformateurs et la coalition Wakit Tama, sont interdites sur tout le territoire national pour une durée de trois mois, indique un arrêté du ministre de l’Administration du territoire.

Saleh Kebzabo met en cause nommément deux opposants qui se trouvaient toujours jeudi soir à N’Djamena : Succès Masra et Yaya Dillo. Une accusation rejetée par l’opposition qui affirme que « Saleh Kebzabo semble ignorer totalement la réalité puisque ce sont les agents habillés en civil qui ont commencé à tirer à mater à balles réelles, y a aucune insurrection comme il le dit, mais c’était un massacre opéré par les services de sécurité qui ont tiré à balles réelles. »

La cause

Il faut préciser que : « Le dialogue national inclusif et souverain organisé du 20 août au 8 octobre, a décidé, entre autres, que la transition qui était de 18 mois renouvelables une fois, sera prolongée de deux ans. Les dirigeants de la transition pourront être candidats aux prochaines élections, qui devraient se tenir en 2024. Ces conclusions, le Parti socialiste sans frontières, les Transformateurs et la coalition Wakit Tama ne l’ont pas accepté. C’est la raison pour laquelle ils ont appelé à la manifestation de jeudi, date marquant la fin de 18 mois de transition décrétée après la mort du maréchal Idris Déby Itno en avril 2021 ».

La Guinée

En Guinée Conakry, des manifestants jettent des pierres lors d’un rassemblement à l’appel de la coalition d’opposition FNDC, le 20 octobre 2022. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dénonce la gestion de la transition par la junte au pouvoir. C’est la première manifestation organisée depuis le 5 septembre dernier. Des violences ont éclaté dès mercredi soir.

En effet, l’organisation sous-régionale refuse d’accepter le délai de trois ans décidés par les autorités guinéennes. Le médiateur de la Cédéao, l’ex-président béninois Boni Yayi est également à Conakry pour sa troisième visite aux autorités en trois mois.

Selon le procureur général près de la cour d’appel de Conakry, « il résulte du bilan provisoire de cette manifestation violente : 9 véhicules de la gendarmerie endommagés, 4 blessés, dont 3 graves dans les rangs de la gendarmerie, 2 blessés grave dans les rangs de la police et de nombreux véhicules caillassés, 2 civils blessés dont un cas grave, a détaillé Yamoussa Conté. Par ailleurs, il est à noter que plus d’une vingtaine d’interpellations ont été enregistrés par les services de maintien d’ordre ».

 Soudan

150 morts ont été enregistré de mercredi 19 au jeudi 20 octobre dans des affrontements intercommunautaires dans le Nil Bleu. Bien que différent des manifestations du Tchad et de la Guinée, Dabou Dishté, politologue soudanais pense que ces affrontements sont la conséquence de la mauvaise gestion des richesses du pays par le gouvernement. Il faut rappeler qu’entre juillet et octobre 149 personnes ont été tuées, des centaines blessées enregistrés et 65 000 déplacées dans l’État du Nil bleu, selon l’ONU sans compter les statistiques de ce mercredi et jeudi.

En fait, c’est depuis le mois de juillet, que la tension règne dans cette région. Les Haoussas revendiquent le droit de posséder des terres. Les autres tribus s’y opposent et considèrent que les Haoussas ont été privilégiés sous le régime d’Omar el-Béchir.

« Un employé de Médecins sans frontières sur place décrit une situation chaotique et des hôpitaux débordés. De nombreux blessés par balles et par coups de couteaux. Mais surtout, des rescapés carbonisés par les flammes. Après que les hommes ont été abattus à l’arme lourde, des pâtés de maisons entiers ont été réduits en cendre. Ils abritaient principalement femmes et enfants qui s’y étaient réfugié », indique RFI.

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