Surcharge : les contraventions pleuvent

De jour comme de nuit, les gendarmes et policiers traquent les chauffeurs qui bravent les mesures du gouvernement et leur infligent des contraventions de 25 000 francs CfA.

 Lundi 30 mars, il est 18 heures 45 minutes au Terminus Mimboman à Yaoundé. A cette heure de pointe, le carrefour est bondé de monde. Les conducteurs de taxis et de mototaxis en profitent pour augmenter les enchères et surtout surcharger leurs engins. A un jet de pierre de là, quelques hommes en tenue discrets contrôlent les surcharges. « Monsieur c’est vous qui bafouez les instructions du chef de l’Etat ? Vous ne savez pas qu’on ne porte pas plus de trois clients ? On vous dit que le Coronavirus fait des ravages et vous ne prenez pas des précautions pour éviter la propagation de la maladie. Passagers à bord descendez et la prochaine fois que vous accepteriez le surcharge vous irez à la brigade. Garez votre voiture là-bas, elle ira en fourrière », instruit le gendarme avec condescendance. « Pardonnez-moi chef. Je n’étais pas au courant de la nouvelle donne. Ma voiture est en panne depuis quelques jours et ce n’est que tout à l’heure que j’ai repris le travail », supplie le taximan tout en s’exécutant. Mais la décision de cet officier de gendarmerie est irrévocable. D’ailleurs, une dizaine de mototaxi et trois véhicules attendent d’être amenées en fourrière. « Il faut réprimer pour se faire entendre. Quand ils vont payer 25 000 francs CFA, ils n’accepteront plus jamais de surcharger. En tout cas, les conducteurs vont respecter la mesure de limitation du nombre de personne dans les véhicules coûte que vaille », susurre l’homme en tenue.

 PAS DE CORRUPTION  

Le week-end dernier, les éléments de la brigade de Melen ont saisi plusieurs motos au quartier Olézoa et à Nsam. « Vos cas serviront d’exemple aux autres récidivistes et n’essayez surtout pas de soudoyer mes éléments », avait lancé le chef d’escadron. Le week-end dernier a également été mouvementé au carrefour Mvog-Mbi. Au moins cinq taximen sont passés sous la trappe des éléments du poste de police qui y est situé. Mais à défaut d’envoyer les engins en fourrière, les policiers ont tout simplement donné des contreventions de 25 000 francs aux « rebelles » et confisqué les dossiers des véhicules. « Allez payer à la Trésorerie générale et revenez avec les reçus de paiement pour entrer en possession de vos dossiers », fait savoir un officier policier. « Pardon chef ! Prenez votre bière », dit un taximan en lui glissant un billet de 5 000 francs CFA. « Je ne peux pas prendre cet argent même si vous me donnez 100 000 francs CFA. Les instructions viennent du chef de l’Etat. Il faut appliquer la loi. Je ne veux pas perdre mon travail », réplique l’officier.  

DES PATROUILLES EN CONTINU

  En effet, depuis la décision du ministre des Transports, Ernest Ngalle Bibehe, de limiter à quatre y compris le chauffeur le nombre de place dans les taxis, les forces de maintien de l’ordre sensibilisent et veillent au strict respect de cette mesure pour combattre le Covid-19 dans ce secteur. Ainsi, de jour comme de nuit, c’est-à-dire de 18 heures à 22 heures les équipes de patrouille sillonnent les artères de la capitale politique pour contrôler les surcharges dans les véhicules. Au coeur de la nuit, entre 22 heures et 4 heures du matin, ces dernières intensifient la répression. Elles s’attaquent principalement aux bus des agences de voyage qui effectuent les voyages de nuit. « Nous devons nous assurer qu’il n’y ait pas de surcharge. Nous veillons à ce que le quota prescrit par le ministre des Transports soit respecté. Nous savons tous que les bus en provenance de la région de l’Ouest ou des villes éloignées sont généralement surchargés à cause du ramassage. Et c’est à cette heure-là que nous traquons les bus qui font le voyage de nuit », indiquent nos sources. Il est en effet recommandé pour le transport urbain de masse et interurbain de limiter le nombre de places à 50 pour les bus de plus de 50 places et à 30 pour ceux de 35places. Toutefois, malgré l’interpellation de quelques usagers récalcitrants, l’on note d’une manière générale la prise de conscience des agences de voyages et des usagers de la route.    

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