Sociétés d’Etat : Débouté, Denis Atangana maintient la traque des dirigeants hors-la-loi

Le jeune leader politique a été débouté par le Conseil constitutionnel, mais n’abandonne pas le combat.

Denis Atangana au sortir de l'audience au Conseil constitutionnel

« Irrecevable » ! Clément Atangana a remis le disque qui lui est resté collé à la peau depuis la dernière présidentielle au Cameroun. Et cette fois-ci, la victime est Denis Emilien Atangana. En sa qualité de président du Front des démocrates camerounais (Fdc), avait saisi le Conseil constitutionnel par une requête en vue de faire remplacer les 18 dirigeants principaux de sociétés d’Etat et leurs adjoints dont les mandats sont échus au regard de la loi de 2017. Le Conseil constitutionnel déclare « irrecevable » la requête pour défaut de qualité du demandeur. En effet, la Constitution accorde la prérogative au président de la République, au président de l’Assemblée nationale, au président du sénat, au tiers des députés ou des sénateurs, aux dirigeants des exécutifs régionaux, lorsque les intérêts des institutions sont menacés.

« Nous en prenons acte tout en regrettant que notre Conseil Constitutionnel n’ait pas saisi cette opportunité pour créer un historique précédent», réagit le leader du Fdc. Mais pas question d’abandonner un combat qui tient tant à l’ex leader estudiantin. « L’action engagée par notre parti politique devant le Conseil constitutionnel du Cameroun n’est que le commencement d’un feuilleton judiciaire. C’est aussi le début d’un long et grand plaidoyer pour une amélioration de la gestion et de la gouvernance des entreprises et des établissements publics au Cameroun», indique-t-il. «Nous allons continuer cette bataille et surtout ce Plaidoyer auprès de toutes les personnes physiques et morales de bonne volonté qui sont qualifiées légalement pour y apporter leurs voix mais aussi à celles qui sont habilitées ou capables de contribuer à des changements significatifs dans la gestion de la chose publique, et en particulier les établissements et entreprises de productions des biens et des services publics du Cameroun », annonce le conseiller municipal de la commune de Monatélé. Notamment les présidents de la République, du Sénat et de l’Assemblée nationale.

Le conseil constitutionnel a débouté Denis Atangana

Recours au Tcs et au Tribunal administratif

Dans le même temps, l’homme compte saisir le Tribunal administratif et le Tribunal criminel spécial. Le premier « sur des questions très précises en rapport avec les manifestations et les conséquences du maintien en fonction des plus de 18 Directeurs généraux et Directeurs Généraux Adjoints des entreprises ou établissements publics, des PCA en complète violation de la Loi N°2017/011 du 12 Juillet 2017 et surtout du caractère manifestement illégal et frauduleux des actes qu’ils posent dans ces conditions » ; le second « pour détournement des deniers publics, faux et usage de faux, usurpation de titre, entre autres».

En mars 2019, le Pr Viviane Ondoua Biwolé, avait été limogée de son poste de directeur général adjoint de l’Institut supérieur de management public (Ismp). Paul Biya anticipait ainsi sur celle qui avait à l’occasion du 6 mars, écrit dans son blog un texte devenu viral, dans lequel la spécialiste du management disait « qu’il n’est pas exclu qu’une femme succède à Paul Biya». Ondoua Biwolé qui lui avait auparavant annoncé qu’elle quitterait ses fonctions en juin de la même année, en convoquant la réglementation en vigueur, notamment la loi du 12 juillet 2017 qui fixe à 3 ans renouvelables deux fois le séjour des directeurs généraux des établissements publics et leurs adjoints. D’autres rares cas avaient également procédé par la même prudence, parfois pour requérir la conduite à tenir. Aucune suite n’a jamais eu lieu. Peut-être parce qu’entre temps, et malgré les dénonciations et critiques, le Secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr) avait accordé une rallonge spéciale et à durée indéterminée à ces derniers. En instruisant la justice de fermer les yeux sur les actes que poseront ces derniers dans ce statut extraordinaire. Au moment où certains dirigeants avaient maille à partir avec les responsables financiers de leurs structures, pointilleux sur l’orthodoxie de la gestion financière.

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