Les acteurs de 7 filières classées parmi les priorités dans la stratégie du gouvernement ont adressé leurs difficultés ainsi que leurs propositions au ministre délégué auprès du MINEPAT au cours d’une rencontre à Douala visant à améliorer la contribution de ces acteurs dans l’atteinte des objectifs de SND30.
Le gouvernement souhaite une forte contribution du secteur privé camerounais dans la réalisation de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. Ce document cadre qui sert d’orientations pour les politiques publiques à engager ces prochaines années repose sur une transformation structurelle de l’économie, avec un accent sur la promotion de l’agro-industrie. L’Etat vise en effet à favoriser la production en masse des denrées de grande consommation et ainsi réduire leur importation. Cette politique d’import substitution ne saurait être menée sans la contribution des opérateurs économiques.
Pendant une journée entière, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie a écouté chacune des 7 filières représentées à des concertations restreintes tenues le 30 mars dernier à Douala. Plus d’une centaine de participants des filières mais, poisson, bananes plantain, manioc ; lait, viande et farines ont pu adresser leurs principales difficultés ainsi que leurs recommandations. C’était aussi l’occasion pour le gouvernement de présenter ses orientations et ses incitations en vue de promouvoir la politique d’import substitution. Il était aussi question de définir avec le secteur privé, les mesures prioritaires afin de favoriser une meilleure contribution de ces hommes d’affaires à la dynamique impulsée. En réalité, la SND30 se fixe comme objectifs d’augmenter leurs productions, renforcer leurs compétitivités et développer en aval les chaînes de valeur grâce notamment à l’implantation d’industries de transformation. Ceci afin de satisfaire la demande intérieure en produits industriels d’une part et d’autre part, celle de la demande extérieure par les exportations ou le commerce international vers la CEEAC et la CEDEAO notamment.
Les filières prioritaires de développement agroindustriel choisis sont le coton, le cacao-café, l’huile de palme, le sucre, le caoutchouc, le riz, le maïs, la banane-plantain, le poisson, le lait et la viande. « Dans cette démarche, le Gouvernement cherchera systématiquement, en partenariat avec le secteur privé national et/ou étranger, à faire émerger des « champions nationaux » autour desquels la production, la transformation et la commercialisation (y compris les exportations) de ces filières vont s’organiser », précise la SND30. L’on devrait en chiffres, porter la part du secteur secondaire dans le PIB de 28,2% en 2018 à 36,8%à l’horizon 2030 ; porter la Valeur Ajoutée Manfacturière de 12,9% en 2016 à 25% en 2030. C’est dans cette logique de consensus que s’est donc tenue la concertation avec le représentant du ministre de l’Economie. Et ce n’est la première. Avant l’élaboration de la SND30, une rencontre consultative a été organisée avec le secteur privé pour discuter sur la nécessité d’une plus grande synergie dans l’action de développement pour sur les dix prochaines années. Les opérateurs économiques avaient notamment souligné la nécessité de relecture de la loi sur les incitations à l’investissement privé afin qu’elle ne puisse pas générer des distorsions défavorables aux investisseurs déjà installés dans des segments de marchés en raison d’avantages concédés à de nouveaux arrivants, la nécessité d’une meilleure régulation du marché, une énergie disponible, accessible et compétitive, , la gouvernance des affaires etc.