Des efforts sont donc à faire pour rattraper les retards pris dans l’atteinte de certains objectifs fixés dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Du bilan fait lors de la session du 12 décembre 2025 du Comité national de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la SND, il ressort que le taux de croissance par exemple qui avait été envisagé à 8,5% en 2025 n’a pas été atteint. L’évaluation révèle que la croissance est demeurée positive sur la période 2020-2025, mais en deçà des ambitions de la stratégie. Les taux de croissance sur la période 2020 à 2025 ont respectivement été de 0,3% ; 3,3% ; 3,7% ; 3,2% ; 3,5% et 3,8%. Cependant le déficit global a pu être maitrisé à -1,4% du PIB, mais les finances publiques suggèrent qu’une attention particulière soit accordée aux ratios de liquidité de la dette, et à la question des Soldes Engagés Non Décaissés (SENDs). Le déficit courant de la balance des paiements s’est amplifié jusqu’en 2023 atteignant -5,2% du PIB. La masse monétaire a légèrement dépassé les prévisions atteignant 27,7% du PIB. Par contre, le niveau de crédit est resté en dessous des attentes. En 2025, le crédit à l’économie devrait s’établir de 17,5% contre une prévision initiale de 23,2%, apprend-on du rapport d’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre de la SND30.
La pauvreté reste un phénomène persistant
S’agissant de la réduction de la pauvreté, le gouvernement s’était fixé pour objectif, de ramener le taux de pauvreté monétaire à 25% en 2030, tout en réduisant de manière significative les inégalités. Mais des résultats issus de la 5e Enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM5), principale opération statistique de mesure de la pauvreté au niveau national, publiée en mars 2024, le taux de pauvreté en 2022, c’est-à-dire la proportion des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (813FCFA par jour) est de 37,7%. Ce niveau de pauvreté, correspond à environ 10,1 millions de personnes, réparties dans l’ensemble du pays. La pauvreté reste un phénomène persistant, plus important en milieu rural qu’en milieu urbain. En effet plus de la moitié de la population (56,3%) en milieu rural vit en dessous du seuil de pauvreté et cette proportion est de 21,6% en milieu urbain.
Des efforts encore à faire dans le secteur des industries et services
Dans le secteur des industries et services, la stratégie envisageait un relèvement de la part des industries manufacturières de 17,7% en 2020 à 19,9% en 2025. Sur la période d’évaluation, cet indicateur est resté inférieur à 14%. Par ailleurs, la part des industries manufacturières dans les exportations devrait passer de 23% en 2020 à 30% en 2025. L’évaluation révèle que l’indicateur est resté en deçà de 23,3% sur la période soumise à évaluation. Dans le secteur des infrastructures, la stratégie a prévu que la proportion du réseau bitumé passerait de 6% en 2020 à 12% en 2025. Les réalisations montrent que cette proportion a atteint 9,5% en 2025. Le taux d’accès à l’électricité devrait passer de 64,7% en 2020 à 95% en 2025. La réalisation est de 77,8% en 2025. Quant à la capacité de production énergétique, elle devrait passer de 1516 Mw en 2020 à 3500 Mw en 2025. La réalisation estimée en 2025 est de 2 280 Mw en 2025.







