L’élection sénatoriale s’est ouverte ce matin du 12 mars 2023 sur l’étendue du territoire national. 11134 électeurs constitués de conseillers municipaux et régionaux doivent élire 70 sénateurs parmi les candidats investis par les dix partis politiques retenus par Election’s Cameroon (Elecam), l’organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun. Il s’agit du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, du Social democratic front (SDF), de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP), du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), du Front des démocrates camerounais (FDC), du Mouvement pour la défense de la République (MDR), le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et l’Union des mouvements socialistes (UMS).
Le parti au pouvoir est le super favori de cette compétition politique, avec une majorité obèse d’électeurs qui sortent de ses rangs ; et surtout, le parti de Paul Biya évoluera sur du velours dans les régions du Sud et du Sud-ouest, faute de concurrents. Avec la garantie donc d’avoir les 14 sénateurs élus des deux régions. Le SDF, unique parti de l’opposition à avoir déjà eu un groupe parlementaire au Sénat, est en course dans une seule région : son fief du Nord-ouest om il a pourtant peu de chance de rivaliser avec le RDPC qui a profité de la crise dans cette région et celle du Sud-ouest, pour occuper un terrain à lui resté difficile à reconquérir depuis le retour du multipartisme. Seul un « arrangement » peut permettre au parti de Ni John Fru Ndi de conserver les sièges arrachés en 2018 dans cette région. Le PCRN qui est également en lice uniquement dans le Littoral, a peu de chance de s’en sortir face au mastodonte RDPC qui domine en Sanaga maritime, dans le Wouri, le Nkam et qui partage dans le Mungo. L’UNDP en revanche a des chances certaines de remporter l’Adamaoua où elle dispose d’un bon vivier d’électeurs. C’est d’ailleurs le seul parti en dehors du RDPC à être capable de gagner une région.
Les bureaux de vote se referment à 18h, et le Conseil constitutionnel dispose de 15 jours pour rendre publics les résultats. Puis le président de la République aura un délai de 10 jours pour nommer les 30 autres sénateurs, selon l’article 215, alinéa 1 du Code électoral. La plupart des partis participent pour participer. En espérant éventuellement attirer l’attention de Paul Biya qui pourra jouer sur certains paramètres pour redistribuer les cartes au moment des nominations. Au RDPC, on compte moins sur cette phase car en dehors de ses affidés comme Niat Njifenji le président sortant dont l’état de santé est des plus précaires, Paul Biya élargit généralement l’assiette. Toujours est-il que les partis de la majorité présidentielle ont généralement eu chacun au moins un sénateur nommé.