La Coupe d’Afrique des nations (Can) se jouera désormais tous les quatre ans. Ainsi en a décidé la Confédération africaine de football (CAF) dont le Comité exécutif s’est réuni ce jour à Rabat au Maroc, la veille du démarrage de la Can comme de tradition. Patrice Motsepe et ses hommes tournent ainsi une nouvelle page de l’histoire du football africain et particulièrement de la can. Mais la révolution ne prendra pas effet dès la prochaine édition. La Can 2027 prévue au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, se jouera à la date initialement arrêtée. C’est celle de 2029, non encore attribuée, qui ouvrira cette nouvelle ère. Et en même temps, la Can retrouve les années paires. Et l’édition de 2029 sera ramenée en 2028. Comme à l’Uefa, la Caf crée une Ligue des nations, une nouvelle compétition devant se jouer en alternance avec la Can.
Le diktat de l’Uefa et de la Fifa
C’est une révolution qui satisfera la Fifa et l’Uefa qui l’ont tant réclamée. Issa Hayatou l’ancien président de la CAF, s’y était catégoriquement opposé. Le débat sur la question et les pressions ont été relancés dès le départ du Camerounais de la tête de la CAF en mars 2017. « Je tiens à souligner que nous avons un devoir envers les joueurs africains évoluant à l’étranger. Nous voulons nous assurer que, dans toutes nos compétitions, notre devoir premier reste bien sûr envers le football africain et les 1,5 milliard d’habitants du continent, mais aussi envers ces joueurs africains qui évoluent dans certains des meilleurs clubs du monde et d’Europe », a justifié Patrice Motsepe, le président de la CAF. Des arguments qui justifiaient les pressions de l’Uefa et de la Fifa.
Par ailleurs, « nous voulons garantir une meilleure synchronisation du calendrier international (…) afin que les meilleurs joueurs africains puissent, chaque année, être en Afrique pendant la fenêtre internationale, dans le cadre de cette nouvelle compétition, la Ligue des Nations africaine », a ajouté le patron de la Caf, non sans souligner l’« excellent travail » abattu par « Matthias et Gianni », respectivement secrétaire général et président de la Caf. Confirmant ainsi la main noire de l’instance faîtière du football mondial et la confédération européenne de football dans cette révolution.
Le combat d’Issa Hayatou
Patrice Motsepe clame défendre et proteger le football africain et ses footballeurs, comme le clamait en son temps Issa Hayatou. Mais alors que son devancier optait pour un respect de la spécificité de l’Afrique, le Sud-Africain préfère s’aligner sur les positions de l’Uefa. En son temps, Issa Hayatou avait obtenu que les clubs soient obligés de libérer les joueurs africains lors des compétitions Caf. Aujourd’hui, alors que la Can s’ouvre ce dimanche au Maroc, non seulement la Fifa a ramené de deux semaines à cinq jours le délai de libération des joueurs par les clubs, mais certains joueurs vont jouer en club ce weekend avant de rejoindre le Can.







