Remettre de la mixité dans les postes d’influence est une mesure d’équité »

Mireille Fomekong, Entrpreneure

Le Gicam vient de réaliser avec le concours du BIT une étude sur la représentativité et la représentation des femmes dans l’économie camerounaise. Pourquoi cette étude ?

L’idée de mener cette étude est née d’une ambition au niveau de la commission entrepreneuriat féminin du Gicam qui était celle de doter notre pays d’un outil statistique fiable, traçable, pour évaluer la représentativité et la représentation de la vie économique. Chaque fois qu’on fait des discours ou même qu’on s’exprime sur la représentation des femmes, nous le faisons sur la base des données empiriques ou parfois des données totalement inexistantes. On parle sur la base des généralités. Personne n’a d’éléments tangibles qui permettent de s’exprimer là dessus. Le Gicam est la locomotive du patronat et nous avons donc décidé de lancer cette étude. Nous avons abordé un certain nombre de partenaires au développement et le BIT a accepté de financer cette étude.

Plus de femmes techniciens, cadres employés, moins de15% à des postes stratégiques, seulement 9% dans les conseils d’administration des entreprises… que vous inspirent ces résultats ?

 Le premier commentaire à la suite de cette étude, c’est d’abord la confirmation d’un ressenti empirique. C’est la sous représentation et la marginalisation des femmes dans tous les postes de décision à la tête des entreprises. Moins 10% des femmes dans les comités exécutifs et les conseils de d’administration. L’autre enseignement majeur c’est que les femmes ne sont pas elles même conscientes de cette discrimination puisqu’elles sont plus de 60% qui pensent avoir les mêmes chances que les hommes pour accéder à des emplois et à des postes de responsabilité. C’est une contradiction flagrante quand on voit les résultats après dans les entreprises. Le troisième enseignement c’est dans la commande publique. Moins de 10% de femmes chef d’entreprises ont accès à la commande publique et pourtant elles sont le gage de notre autonomie alimentaire. Sans les femmes, nous ne mangerions pas aussi bien. Ce sont elles qui dans l’agriculture et la petite industrie permettent à ce pays de tenir debout. Donc, il y aune injustice flagrante entre ceux qui permettent à l’économie d’exister, de tourner. Elles sont dynamiques, sauf quand on arrive au dessus de la pyramide, au niveau de l’influence, la décision, elles disparaissent tandis qu’à compétences égales, à expériences égales, les chefs d’entreprises vous disent que les femmes arrivent toujours à délivrer dans les normes et que dans les marchés publics, les moins de 10%qui arrivent à compatir sont jugées par l’ARMP comme étant les meilleures chefs d’entreprises qui postulent à la commande publique. Donc je relève ces contradictions entre la majorité silencieuse de salariées et d’entrepreneures femmes qui se heurtent à ce plafond de verre et n’arrivent pas au sommet de l’entreprise alors que la mixité homme et femmes dans l’économie est une chance pour la croissance.

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