Réforme du Code électoral : L’ « opposition institutionnelle » prend sa revanche sur le front du boycott

L'opposition en ordre de batallle

L’initiative de mise en place d’un secrétariat technique chargé de recueillir les propositions pour améliorer la loi électorale dévoile le désir de puissance des partis représentés à l’assemblée nationale.
En se séparant après minuit, ils avaient pris l’option de garder secrètes leurs tractations jusqu’à la mi-journée du jeudi, 1er avril. Un vœu que les leaders de MP, du MRC, du Pcrn, de l’UDC, de l’UMS et du SDF savaient pieux. Car alors même qu’ils juraient, la main sur le coeur, qu’ils seraient muets comme des carpes, ils s’étaient laissé prendre en photo par leurs équipes respectives. Et comme il fallait s’y attendre, les premières fuites ont fusé sur les réseaux sociaux dès les premières heures de la matinée.

Une contradiction incompréhensible qui illustre très bien l’ensemble de ce rapprochement inédit depuis la présidentielle de 2018. Une source dans le collège des cinq explique que la photo de famille a été un piège à miel pour éprouver le niveau d’engagement des différents partis présents au sein de la plateforme. L’idée était de voir de quel état-major la fuite partirait en premier. Avec son « scoop de la matinale », l’activiste Boris Bertolt, réputé proche du Prof Kamto, n’a pas aidé le MRC. Au-delà de l’écume, les informations à la disposition de Défis Actuels permettent de comprendre dans quelles conditions des ennemis politiques aussi intimes que Cabral Libii et Maurice Kamto ont pu se retrouver autour de la même table devant les caméras.

Tout serait en réalité parti de l’Assemblée nationale lors de discussions entre Adamou Koupit de l’UDC et Cabral Libii du PCRN. Ces échanges ont ensuite été élargis à Joshua Osih du SDF toujours à l’Assemblée. Adamou Koupit, n’étant pas à un niveau de décision dans son parti, a dû laisser la main à Tomaino Ndam Njoya.

La première hypothèse était donc de rassembler les partis d’opposition présents au Parlement. Elle a évolué pour concerner les formations présentes dans les institutions –parlement et conseils municipaux– dont l’intérêt objectif est la réforme du Code électoral. Les premières consultations ont permis de convaincre Pierre Nkwemo de l’UMS de rejoindre le mouvement.

DE l’importance d’être à l’assemblée

Mais question : pour quelles raisons Hilaire Nzipang du MP et Maurice Kamto du MRC se retrouvent-ils autour de la table ? La question est d’autant plus porteuse d’incertitudes que le « Front du changement » version Kamto est inflexible sur son rapport aux institutions depuis plus de trois ans. Et sa position en apparence n’a pas bougé d’un iota. Le 1er mars encore, le MRC demandait aux autres acteurs de la classe politique de se rapprocher de lui afin de lui soumettre leurs propositions en vue de réformer le même Code électoral. L’intérêt d’étudier plus en avant la question intervient quand on apprend qu’à la vérité, le président du MRC n’a été appelé à rejoindre les travaux que le 31 mars à 23 heures c’est-à-dire quelques minutes seulement avant la fameuse photo que l’on voit circuler sur les réseaux sociaux. Et sa question à ses hôtes présents dans la salle des travaux après avoir pris connaissance de leurs projets mérite le détour : qu’est-ce que je fais de toutes les personnalités qui m’ont contacté dans le cadre de l’initiative lancée par le MRC ? a-t-il demandé en somme. Réponse de Cabral Libii, faites-en ce que vous voulez professeur, pourvu que nos propositions communes puissent être déposées sur la table de l’Assemblée nationale.
Par Omb Njéé

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