En même temps, la dotation générale à la décentralisation a presque triplé pour s’établir à environ 1 106 milliards FCFA.
Le Premier ministre Joseph Dion Ngute et par ailleurs président du Conseil national de la décentralisation (CND) a dirigé les travaux de cette instance le 19 décembre 2025 à Yaoundé. Quatre points étaient à l’ordre du jour : le compte rendu des activités menées par le secrétariat du CND pendant l’intersession ; l’exposé de Georges Elanga Obam, ministre en charge de la décentralisation sur la réforme fiscale.
Le deuxième exposé présenté par Louis Paul Motaze, ministre en charge des Finances portait sur l’administration de la fiscalité locale et la mise à disposition des ressources aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD). Le maire Augustin Tamba, président de l’Association des communes et villes unie du Cameroun (CVUC) a quant à lui exposé sur la réforme fiscale : perception, actions entreprises et propositions d’amélioration.
Dans son exposé, Augustin Tamba a relevé les difficultés rencontrées par les communes au cours de l’exercice 2025, en raison de l’implémentation mitigée des mécanismes consacrés par la nouvelle loi et notamment le non-renouvellement automatique dans les comptes courants postaux des CTD, des ressources collectées par l’administration fiscale et centralisées par le Trésor public.
Ce qui a pour conséquence selon Augustin Tamba des répercussions négatives sur le climat social et la mise en œuvre des projets d’investissement propres des CTD. Afin d’améliorer cette situation, les CVUC ont proposé un ensemble de mesures concrètes à prendre au rang desquelles l’instauration d’une période transitoire, pour permettre aux communes de recouvrer directement leurs recettes fiscales, en attendant la mise en place progressive des différentes infrastructures et des outils prévus par la loi portant fiscalité locale.
« Nous avons pris acte des recommandations et des observations des uns et des autres et le Premier ministre a instruit que sous la houlette du secrétariat permanent du Conseil national de la décentralisation, ces recommandations fassent l’objet d’un examen » a indiqué Georges Elanga Obama au sortir des travaux.
La dotation générale à la décentralisation a presque triplé pour s’établir à environ 1 106 milliards FCFA, parallèlement, la nouvelle fiscalité locale vise un doublement des recettes propres aux collectivités. Pour Henri Séverin Assembe, expert en décentralisation, administrateur directeur de l’institut des hautes études sur la gouvernance territoriale et la décentralisation, pour rendre leurs actions concrètes, les exécutifs devront professionnaliser la chaîne de projets.
« L’improvisation n’est plus permise. Les exécutifs doivent recruter des experts en montage de projets complexes pour garantir que les budgets soient consommés de manière efficace et transparente. Ils doivent maîtriser le nouveau levier fiscal. Pour doublier les recettes, les régions doivent moderniser le recensement des contribuables locaux et digitaliser le recouvrement » explique Henri Séverin Assembe dans les colonnes du journal Cameroon Tribune de ce lundi 212 décembre 2025.
Pour lui, l’enjeu est de prouver au citoyen que l’impôt payé localement est immédiatement réinvesti dans un projet visible, à l’instar des ponts, écoles, forages etc… Selon lui, au lieu de multiplier de petits projets éphémères, les exécutifs doivent privilégier les investissements à fort effet de levier comme la création d’une zone industrielle régionale ou un centre technique d’excellence.







