RDPC : un challenger de Biya décède

Tobie Ndi est mort ce matin du 24 décembre 2022, des suites d’une courte maladie.

La voix de Tobie Ndi ne retentira plus jamais en live sur les ondes de la Cameroon radio television (CRTV) où le communicant du Bureau national de l’Etat civile (Bunec) présentait une émission pour le compte de cet organisme étatique. L’ange de la mort a happé l’adjoint au maire de Ngomedzap aux premières heures de ce 24 décembre 2022. Le militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et adjoint au maire de la commune de Ngomedzap s’en est allé, des suites d’une courte maladie. La nouvelle est annoncée par ses camarades du parti. Une nouvelle qui a surpris plus d’un, tant l’homme a été visible sur son mur facebook la veille au soir. C’était son dernier passage sur ce mur où l’officier d’Etat civil postait régulièrement ses grands et beaux moments de la vie. C’en était ainsi le dernier. Sans que l’homme n’ait présenté des signes d’un appel du destin.

« Au concours d’entrée en 6ème en 1980, il termina 1er du département du Nyong et So’o avec une moyenne de 19,5/20 et une bourse de 21 000 francs. Il représentait l’école public d’Ekoudendi-Olama, dirigée alors par monsieur Joseph-Vie MESSI…», témoigne Vincent Sosthène Fouda, homme politique. Ajoutant que, « il fut brillant sur le plan intellectuel à une époque pas très lointaine où il fallait parcourir 12km à pied pour aller à l’école primaire. Il y avait un CES par arrondissement ; le sien était Ngomedzap et son village Onana-Mbessa. Soit une distance d’environ 57 km».

S’il est passé par l’Anafor, l’homme qui quitte la scène aujourd’hui est diplômé de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC) où il a étudié les Relations publiques. D’où son recrutement au département communication du Bunec où il officiait depuis quelques temps.

Fidélité et endurance

De quoi conforter la mémoire d’un homme qui aura su se battre dans la vie pour donner un sens à son existence. Mais « il devint au sein de sa famille politique un parias, un mendiant et un renié», regrette Vincent Sosthène Fouda. Faisant allusion à un combat que le défunt a mené au sein du RDPC, son parti. En 2006, Tobie Ndi décida de se porter candidat à l’élection à la tête du RDPC, parti au pouvoir. Ne remplissant pour autant pas les conditions pour prétendre à cette ambition, en ce sens que le militant du Nyong et So’o n’était pas délégué au Congrès, il n’a pas manqué d’être persécuté par ses propres camarades du parti, arc-bouté sur le « principe » du statuquo. Paul Biya son challenger ne s’en offusqua pas, mais au sein du parti, le « jeune » qui avait ainsi osé, était mal vu, et redouté comme un « pion » de l’opposition au sein d’un parti refusant le « modernisme » porté par quelques-uns de ses cadres, avant de déchanter face à une aile dure campée sur l’immobilisme. Mais « il est resté digne et fidèle », salue Vincent Fouda. Et après de longues années de militantisme, Tobie Ndi a fini par voir son endurance payer. Depuis 2020, le militant est conseiller municipal et surtout adjoint au maire de Ngomedzap.

Mais l’officier d’Etat civil n’aura pas l’occasion de célébrer de mariage en cette période de la nativité choisie par nombre de chrétiens pour sceller leurs sacrements de mariage. Les carillons de Noël 2022 ne sonneront donc pas avec l’homme qui aura laissé à la postérité ce dernier message sur facebook : « Dieu nous aime, nous vous aimons. Bon weekend et joyeuse fête de la nativité » a posté sur le réseau social l’auteur de L’Examen, un essai qu’il a écrit à la fin des années 90.

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