Programme economique et Financier : décision imminente du Fmi

Le dossier du cameroun devrait connaître la sentence du conseil d’administration de l’institution d’ici les prochains jours.


Le dossier du Cameroun est sur la table du Fonds monétaire international. Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le FMI devrait se prononcer sur le nouveau Programme économique et financier avec le Cameroun le 21 juillet dernier, avait-il annoncé au cours de son passage devant les sénateurs le 19 juin dernier. La décision officielle sera connue dans les prochains jours. Mais au vu de l’actualité, le Cameroun vient d’accroître ses chances de décrocher ce nouveau programme, et ce, en obtenant le refinancement à 80% de son eurobond de 2015 le 30 juin dernier à Paris. En effet, souligne une source au ministère des Finances, « l’opération de refinancement des eurobonds influe sur le programme avec le FMI, car il fait changer le profil du niveau d’endettement du pays et donc, sur les nouvelles capacités d’endettement de celui-ci ». Autrement dit, en repoussant les échéances de remboursement de son eurobond initial, le Cameroun a augmenté ses capacités d’endettement et peut se permettre la signature d’un nouveau programme pour relancer son économie. A cela s’ajoute également la récente publication de l’audit sur la gestion des fonds Covid-19, qui constituait l’une des conditions à satisfaire par le Cameroun, pour la signature de ce programme avec FMI.

Un mécanisme élargi de crédit et une Facilité élargie de crédit

Les discussions entre les deux parties ont débuté le 13 mai dernier et ont abouti à un accord le 21 mai. «Les services du FMI ont achevé les discussions de politique générale avec les autorités sur un nouveau programme de 36 mois, qui pourrait être soutenu par des ressources du FMI, au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de crédit (Medc)», a annoncé l’institution de Bretton Woods dans un communiqué officiel signé le 27 mai dernier. Autrement dit, en plus de la Facilité élargie de crédit (FEC), le prochain programme devrait également inclure le Mécanisme Élargi de Crédit (Medc). En supplément au premier qui vise à aider les pays bénéficiaires à rétablir la stabilité et la viabilité macroéconomique tout en favorisant une croissance vigoureuse au travers des appuis budgétaires, le second quant à lui (Medc) est un accord plus prolongé à l’accompagnement d’un programme, avec des délais de paiement plus longs. «Lorsqu’un pays se heurte à de graves problèmes de balance des paiements à moyen terme, en raison de faibles structurelles qui tarderont à être corrigées, le FMI peut apporter son concours au moyen du mécanisme élargi de crédit (Medc). Par comparaison à l’assistance au titre d’un accord de conformation, le Medc prévoit un accompagnement plus prolongé du FMI à l’appui d’un programme, ainsi que des délais de remboursement plus longs», explique le FMI. Ce nouvel accompagnement rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 20-30 (SND) et prend en compte les objectifs de croissance attendus par ce document. Le programme à moyen terme des autorités est axé sur la reprise post-Covid-19, la viabilité macroéconomique et un ambitieux programme de réformes structurelles. « Dans ce contexte le programme supporté par le FMI s’appuie sur la SND30 des autorités, avec un accent transversal sur les mesures de renforcement de la bonne gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption. Il se base sur quatre principaux piliers : atténuer les conséquences de la pandémie, tout en garantissant la durabilité macroéconomique ; accélérer les réformes pour moderniser l’administration fiscale et douanière, mobiliser les recettes, améliorer la gestion des finances publiques, accroître l’efficacité des investissements et réduire les risques fiscaux des entreprises publiques ; renforcer la viabilité et la gestion de la dette ; et intensifier les réformes structurelles pour stimuler la diversification économique et la résilience du secteur financier. Le soutien financier du FMI devrait également contribuer à stimuler les investissements du secteur privé et à catalyser des financements supplémentaires de la part des partenaires de développement» , liste l’institution monétaire.

Les actions à mener

Les autorités camerounaises et le FMI se sont accordés pour poursuivre les réformes entamées dans le cadre du Programme Economique et Financier 2017-2020, achevé en septembre dernier, mais aussi, à mettre en œuvre de nouvelles initiatives. Sur le plan de la politique budgétaire, il sera question d’élargir la base des recettes non pétrolières, réduire les exonérations fiscales discrétionnaires, lutter contre la fraude et l’évasion fiscale et améliorer l’administration fiscale et douanière. L’achèvement de la réforme du compte unique du Trésor et le recours réduit aux interventions directes et aux procédures de dépenses exceptionnelles contribueront à améliorer la gestion de la trésorerie et l’exécution du budget et à renforcer la transparence budgétaire et la Crédibilité budgétaire», renseigne le document. Dans le cadre de la gestion des entreprises publiques, « le programme vise également à faire face aux risques financiers et fiscaux associés aux entreprises publiques. Les efforts de restructuration de la raffinerie nationale de pétrole (Sonara) seront fondés sur une analyse coûts-avantages approfondie de toutes les options disponibles. Les audits prévus des grandes entreprises publiques et l’apurement des dettes croisées du gouvernement avec les entreprises publiques et des arriérés de l’État contribueront à atténuer les risques éventuels», indique le FMI. Au sujet de l’endettement du Cameroun, le FMI précise que « compte tenu du risque élevé de surendettement du Cameroun, les efforts visant à renforcer la gestion de la dette publique et à limiter les emprunts non concessionnels restent essentiels pour assurer la viabilité extérieure. En conséquence, le programme limitera les emprunts non concessionnels aux projets qui sont essentiels pour le développement national et qui font partie intégrante de la SND-30 et pour lesquels un financement concessionnel n’est pas disponible». Une emphase devra aussi être mise sur l’amélioration du climat des affaires. Selon des indiscrétions, si le nouvel accord est approuvé par le FMI, le Cameroun pourrait bénéficier de 375 milliards de francs CFA, devant lui permettre de remettre son économie sur les rails de la croissance les trois prochaines années.

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