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Programme C2D : Plus de 600 000 habitants protégés contre les inondations à Douala

Grâce au C2D, la capitale économique se dote de grands drains, de routes pavées, de ponts et d’espaces publics qui changent le visage des quartiers et mettent fin aux inondations récurrentes. Avec 11,81 milliards FCFA investis dans le volet assainissement, 35,26 km de drains bétonnés ont été aménagés et 13,54 km de canaux reprofilés, redonnant souffle et sécurité à la ville.

« Lorsqu’il pleuvait, le quartier était régulièrement confronté à des inondations. On fuyait ce quartier, on ne voyait plus que les toitures, les maisons étaient complètement submergées. Je dis merci, parce que ce drain nous a vraiment sauvés », raconte Michel Tchamaleu, habitant du lieu-dit Sic Cacao, un quartier populaire situé dans le 5e arrondissement de Douala. Malgré ses 70 ans révolus, sa mémoire reste marquée par les images d’un passé où, à chaque saison des pluies dans la capitale économique, les habitants vivaient littéralement les pieds dans l’eau dans ce quartier. « On était comme des poissons, comme des animaux aquatiques. On souffrait énormément ici. Depuis la mise en place de ces grands travaux, les constructions ont explosé dans le quartier.

Les gens construisent, parce qu’avant, dès qu’il pleuvait un peu, il fallait fuir, aller se réfugier ailleurs. », poursuit le septuagénaire. Pour lui, la différence est spectaculaire. Certes, il reconnaît que la construction du drain a suscité quelques critiques, « c’est vrai que ça n’a pas été creusé en profondeur », mais les effets positifs l’emportent largement. « Quand il pleut beaucoup, l’eau traverse par ce pont-là. Il y a encore un peu d’eau, mais rien à voir avec ce qu’on vivait avant. » Robert, un autre riverain, se souvient lui aussi des années noires. « Il y a quelques années, quand j’étais encore tout petit, une grosse pluie avait vraiment frappé la population ici. Beaucoup de maisons ont été détruites, et malheureusement, des enfants sont même morts. Mais aujourd’hui, on n’a plus ce genre de problème. Il y a plus des inondations ici. »

UN PROGRAMME FINANCÉ À HAUTEUR DE 11,81 MILLIARDS FCFA

Les inondations sont des souvenir s pour grâce au projet de drainage pluvial de douala, financé par le contrat de désendettement et de développement (C2D). Le volet assainissement, financé à hauteur de 11,81 milliards FCFA, a permis l’aménagement de 35,26 km de drains bétonnés et le reprofilage de 13,54 km de canaux dans la capitale économique. Les travaux comprennent également 49,92 km de voies de desserte, 40 passerelles, 95 ponts et dalots, ainsi que 13 rampes d’accès pour l’entretien. En parallèle, plus de 16 000 arbres ont été plantés le long des ouvrages, contribuant à l’embellissement urbain et à la préservation de l’environnement. Le programme ne s’est pas limité à l’assainissement. Le volet d’amélioration du cadre de vie, doté de 15,43 milliards FCFA, a apporté des changements visibles dans plusieurs quartiers. On y compte 5,5 km de voies pavées, 3,25 km de parcours santé, 264 lampadaires solaires, 22 places publiques, 5 terrains multisports, 5 aires de jeux pour enfants, des toilettes publiques, des stations de parcours santé et des aires de stationnement. Ces équipements ne sont pas de simples ornements, dans les zones de Mbanya, Kondi ou Bonabéri, ils sont implantés à proximité des drains, offrant des espaces de loisirs sécurisés et modernes, tout en assurant une meilleure gestion des eaux pluviales.

CROISSANCE DES PETITS COMMERCES ET L’AUGMENTATION DE LA VALEUR FONCIÈRE

Le projet « bénéficie directement à plus de 600 000 habitants », selon le programme C2D. plusieurs quartiers de Douala bénéficient d’aménagements visant à améliorer les infrastructures et les conditions de vie des habitants. À Douala 4ᵉ, les interventions concernent notamment Bonassama, Bonambappé et Bessekè, avec un impact attendu pour environ 2 284 riverains, ainsi que Bonamokano et Nkomba, touchant près de 2 780 personnes. Les travaux s’étendent également à Douala 3ᵉ et 5ᵉ, dans les secteurs de l’Hôpital Général, Cité des Palmiers, Nyala et Logbaba, où 2 620 habitants sont concernés. Enfin, à Douala 1er, le Carrefour Leclerc voit lui aussi des aménagements ciblés, bien que de moindre ampleur, avec environ 150 bénéficiaires directs.

Dans les quartiers concernés, la mobilité s’est améliorée, les risques sanitaires liés aux eaux stagnantes ont reculé, et de nouvelles opportunités économiques ont émergé. « Depuis que les travaux sont terminés, il y a beaucoup de nouvelles maisons. Avant, il n’y avait rien », souligne Michel Tchamaleu. Les habitants évoquent aussi la croissance des petits commerces et l’augmentation de la valeur foncière. Le renforcement de neuf comités d’hygiène et de salubrité a permis d’ancrer de nouvelles pratiques. « Pour les ordures, on les emballe dans des sacs et on les dépose au parc, à l’entrée du quartier. On ne veut pas que les gens jettent leurs déchets n’importe où », insiste Michel. Serge Bikok, acteur local de la sensibilisation, confirme : « On a mis des plaques pour indiquer aux gens d’attendre les collecteurs et de ne plus jeter les ordures dans les drains. Avant, on retrouvait des déchets partout. ».

LE RENFORCEMENT DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC

Si les habitants saluent unanimement les avancées enregistrées dans leur quartier, ils expriment également des attentes précises pour améliorer leur cadre de vie. Parmi les priorités figurent le renforcement de l’éclairage public pour sécuriser les rues la nuit, la multiplication des bacs à ordures afin de limiter les dépôts sauvages, l’entretien régulier des drains pour prévenir les obstructions, ainsi que l’extension des infrastructures sociales telles que les écoles et les centres de santé. Ces revendications traduisent une volonté collective de consolider les acquis et d’inscrire durablement ces transformations dans une logique de développement inclusif.

UNE VILLE MIEUX PRÉPARÉE AUX DÉFIS CLIMATIQUES

 À Douala, où les précipitations intenses et soudaines font partie du quotidien, les inondations représentaient un fléau récurrent. Les infrastructures du C2D constituent désormais un bouclier efficace contre ces aléas, tout en contribuant à un développement urbain plus harmonieux. Pour Robert, la transformation est évidente. « Aujourd’hui, on n’a plus de problèmes. Les marécages ne posent plus de souci. », dit-il. Michel, lui, voit dans ces travaux le signal d’une nouvelle ère pour son quartier : « On est plus à l’aise maintenant. Plus des inondations. » Reste à relever un dernier défi : maintenir cet élan, entretenir les ouvrages et répondre aux nouveaux besoins générés par ce renouveau.

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