Profil : La menace Nnamdi Kanu

Nnamdi Kanu, une réelle menace pour l'unité du Nigeria

Ce n’est peut-être pas la preuve absolue de la dangerosité d’une personnalité publique. Mais c’est une case à cocher. Facebook a bloqué le compte de l’activiste Nnamdi Kanu en février dernier. Il avait posté une vidéo où il se satisfaisait du massacre de cheptels entiers dans le Sud-Est du Nigeria. Les auteurs de ce carnage appartiendraient à la Eastern Security Network (ESN), une milice mise en place par le leader de l’IPOB pour, dit-il, protéger le peuple Igbo. À tout hasard, ces miliciens ciblent principalement les bergers peuls. La firme de réseautage social a expliqué que M. Kanu était allé trop loin dans la « rhétorique de la haine ».

ESN est la nouvelle bête noire des autorités nigérianes. Entre sa création en décembre 2020 et mars 2021, la force paramilitaire est en confrontation permanente avec les forces de sécurité. Le pic des affrontements a été atteint en janvier lors de la « crise d’Orlu ». Face à la puissance de feu imposée par les hommes de Nnamdi Kanu, la 34e brigade d’artillerie de l’armée nigériane a dû demander un soutien aérien forçant l’Ipob a déclaré un cessez-le-feu unilatéral.

Cette défaite semble paradoxalement avoir donné des ailes à Kanu et à ses hommes. Entre février et mars, ils se sont illustrés par des attaques violentes contre les communautés peuls installées dans la région. Le Nigeria a arrêté Nnamdi Kanu en 2015 pour des faits allégués de « haute trahison ». Mais il a été relâché sans jugement un an et demi plus tard. Et malgré l’interdiction de l’Ipob en 2017, le mouvement continue de prendre de l’ampleur. Le lancement de l’ESN en fin d’année dernière est un tournant déterminant en matière de retour de la violence insurrectionnelle dans la baie du Biafra.

Par Jean Omb Njéé

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