Procès Kamto : sécurité renforcée et militants déterminés

En dépit du fort dispositif sécuritaire qui a été mis en place à l’intérieur et aux alentours du Tribunal militaire, les militants du MRC étaient déterminés à soutenir leur président.

Des centaines de policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés vendredi dernier pour assurer la sécurité du procès qui oppose la coalition du MRC au ministère public. Au lieu-dit carrefour intendance, l’on pouvait voir une escouade d’hommes en tenue faire le guet. Tout autour d’eux, un camion anti-émeute et des véhicules de gendarmerie et de police, prêt à démarrer. Mais ce cordon sécuritaire n’a pas dissuadé les partisans du président du MRC. C’est autour de six heures du matin que les partisans de Maurice Kamto ont commencé à affluer vers le tribunal militaire. Malheureusement, plusieurs ont été stoppés par la police qui s’y était postée plus tôt. « Ils ont rebroussé chemin et ont fait foule sous le chapiteau du grand restaurant qui fait face au tribunal militaire », raconte un policier. Au fur et à mesure que l’heure avançait, d’autres militants venaient se joindre à eux et l’on commençait à entendre les militants crier : « libérez Kamto, libérez Kamto ». Tout de suite, quelques badauds venaient aussi se joindre au mouvement. Dans la masse, l’on pouvait voir Sosthène Médard Lipot le secrétaire national à la communication du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Mais c’est autour de 10h que la tension commençait vraiment à monter dans les rangs des partisans de Maurice Kamto.

Certains militants lançaient des mots provocateurs  » libérez Kamto, gouvernement de voleur » ou encore  » vous avez volé notre victoire ». Mais toute cette ambiance se passait dans l’ordre jusqu’au moment où la police a traversé pour venir provoquer les manifestants. » Ils ont traversé armes au poing pour nous provoquer, nous nous sommes assis à même le sol et nous avons levé les bras. Un policier nous a dit de rentrer parce que le procès a été renvoyé, nous avons dit que même si le procès a été renvoyé, nous voulons d’abord voir notre président. Puis un d’entre eux a voulu arracher le téléphone de notre camarade sous le prétexte que ce dernier filmait la manifestation. Notre camarade lui a opposé une vive résistance et ses collègues se sont rués sur lui, nous n’avons pas laissé faire et nous nous sommes interposés », raconte un militant du MRC.

Une vive échauffourée s’en est suivie, obligeant les policiers à pointer leurs armes sur les manifestants. Cependant, il n’y a eu aucun tir. Un commandant de gendarmerie et son équipe ont traversé la route pour rejoindre les policiers et ensemble ceux-ci ont obligé les manifestants à battre en retraite. Ils les ont repoussés jusqu’au niveau de l’entrée de l’Etat major de l’armée de l’air. Pendant cette opération, plusieurs personnes dont Sosthène Médard Lipot ont été arrêtés. Autour de 12heures, les militants sont redescendus et se sont de nouveau retrouvés au grand carrefour. Certains d’entre eux commençaient à montrer des signes de fatigue, mais d’autres plus énergiques continuaient à haranguer la foule. De l’autre côté, les policiers se montraient eux aussi exténués par la station debout qu’ils avaient adopté dès les premières heures de la matinée de ce vendredi mémorable. Pendant ce temps le procès commençait à l’intérieur du Tribunal militaire, dans une salle pleine d’hommes et de femmes qui chantaient,  » Nous n’avons qu’un seul président Maurice Kamto, nous sommes là pour lui et nous obtiendrons sa libération ».

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.