Présidentielle 2018 : Jour de rattrapage au Conseil constitutionnel

La plus haute juridiction juge les 12 recours déposés par les candidats recalés.

Une audience ordinaire du Conseil constitutionnel s’ouvre ce 17 août 2018 au Palais des Congrès de Yaoundé. Au menu, l’examen des 12 recours déposés par huit des 19 candidats recalés par Election’s Cameroon (Elecam). A l’effet, soit d’être réhabilités, soit de rejeter la candidature du président sortant. La plupart des recours portent sur le premier cas de figure. Avec en bonne place un ancien candidat à la course pour le palais d’Etoudi, Olivier Bile. Le président de l’Union pour la fraternité et la prospérité (Ufp) conteste le rejet de son dossier pour défaut de paiement de la caution de 30 millions de francs Cfa. L’ancien réalisateur de la Cameroon radio television (Crtv) reproche au Trésor public la fermeture anticipée de ses services, alors que, « autant que les bureaux d’Elecam, le trésor doit fermer exceptionnellement à minuit », argue-t-il. Le 20 juillet, Olivier Bilé s’était plaint de ce que les bureaux du Trésor soient fermés à l’heure régulière. Le candidat se dit prêt à régulariser sa situation si le Conseil constitutionnel le lui permet. Dans la même situation se trouve Rigobert Gabanmidha. Sauf qu’en plus du défaut de caution, Elecam reprochait au candidat indépendant l’absence de la liste des 300 signatures (trente par région), tel que l’exige le Code électoral pour les candidats indépendants. Pareil pour Vincent Sosthène Fouda. Le  président national du Mouvement camerounais pour la social démocratie (Mcsd) devra également produire un certificat d’imposition et de nationalité. Ama Aboubakar, lui, reproche à Elecam-Littoral d’avoir bloqué son dossier.

Dans le second groupe, il y a Bertin Kissob qui compte trois recours. Le dissident, actuellement en détention à a prison centrale de Yaoundé, a formulé trois requêtes dont une en réhabilitation de sa candidature. Les deux autres portent sur le rejet de la candidature de Paul Biya et la contestation du décret présidentiel convoquant le corps électoral. Le président du Cameroon party for social justice (Cpsj) juge Paul Biya «incompétent» pour le faire. Sur la même voie de la contestation de la candidature du président sortant, Valentin Engono, le président de l’Union camerounaise pour la démocratie et l’innovation(Ucdi) dénonce «l’excès de pouvoir du Conseil électoral» d’Elecam.

Il y a une sous-catégorie de recours transversaux à classer davantage dans le registre des insolites. Ici, l’on retrouve celles de Steves Léopold Ndjoumou de l’Union pour le Redressement Economique du Cameroun et Kum Ane Ihims (Bilingual Yaounde political party) qui exigent l’invalidation de la candidature de Paul Biya en raison de la mutation de son identité. Pour ces deux requérants, Paul Biya n’est pas Biya Paul. Ils rappellent que le candidat sortant s’appelle Biya bi Mvondo Paul Barthelemy. Il y a Geneviève Amvene, l’unique candidate qui a déposé son recours à Ebolowa. La candidate indépendante se voit être la « seule susceptible de diriger le Cameroun parce qu’investie d’une mission divine ». Du coup, « rejeter mon dossier de candidature, c’est aller à l’encontre de Dieu et engager un combat contre Dieu».

Tous ces recours sont posés sur la table du Conseil constitutionnel qui les épluchent au Palais des Congrès ce jour. Il est fort probable que les dossiers rejetés pour défaut de cautionnement soient réhabilités.

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