Pénurie de gaz : les spéculateurs s’en mettent plein les poches.

À chaque crise due au manque de gaz domestique, les détenteurs des points de vente et de distribution trouvent des stratégies pour lever les enchères.

8 000, 9000, 10000 et même 15000 F CFA le prix d’une bouteille de 12,5kg de butanes dans certaines stations-services et points de ventes des métropoles du pays. Des prix qui varient dans les dépôts pendant la pénurie. A Yaoundé, dans les quartiers comme Bastos, Cité-verte, Lon kak, Biyemassi, Vogada et autres les populations semblent s’arrimer à la donne. A la cité verte, lieudit Yoyo Bar, il suffit de faire un tour au dépôt de gaz situé après la station-service Tradex, pour constater que le gaz passe désormais de 6500 F CFA à 8000 F CFA.

Deux plus d’intérêt

Pour une bouteille qui coûte généralement 6500 F CFA, le commerçant qui vend à 9000 F CFA se trouve avec un bénéfice de 2500fcfa sur chaque bouteille. Même s’il a acheté ces bouteilles à 7000 F CFA, il fait des bons comptes. Imaginez combien l’un de ces revendeurs gagne par jour, s’il vend une bouteille à 15000fcfa. En fin de journée s’il a vendu 30 bouteilles de gaz de butane, il ne peut que se réjouir de la pénurie.

La population s’y adapte

« Nous sommes déjà habitués à acheter une bouteille de gaz à plus de 9000fcfa ici au quartier Bonamoussadi. La semaine passée, j’ai acheté 2 bouteilles de gaz à la Tradex à 27000 F CFA car j’ai passé la commande 2 jours avant et le prix a été conclu ainsi. Certains prennent la bouteille à 15000fcfa et parfois moins », déclare Adeline Mouketé détentrice de restaurant. Comme elle, Ais satou Daibou, ménagère rési dente à la ville de Soa, se procure le gaz domestique au quartier Ngousso Yaoundé. Selon elle, « lorsqu’il y a pénurie, Achille Tchinda, lui vend la bouteille de 12,5kg à 8500 F CFA. Pour les plus petites bouteilles (la moitié des 12kg) les prix varient entre 4 et 5 mille franc CFA ». Une situation qui est vécue au vu et au su de tous. La semaine dernière, les autorités de la ville de Douala, précisément du commerce ont été saisis par les habitants qui se plaignaient des prix exorbitants du gaz dans leur quartier. Selon eux, « une certaine station-service Tradex commercialisait le gaz à 15000 F CFA ». Vérification faite, des sanctions ont été appliqué par la délégation régionale des transports du littoral.

Les commerçants s’en mettent plein les poches

Nous nous sommes rendus samedi 22 octobre 2022 dans 3 dépôts du marché Mokolo et 2 stations-services des quartiers Nkomkana et Tsinga. Dans ces points de vente, bien que le gaz soit déjà disponible, les propriétaires ne comptent pas baisser de sitôt les prix. « Pour avoir ce stock, il a fallu qu’on négocie avec les distributeurs. Car tout le monde voulait l’avoir. Les prix ont été revus à la hausse. Nous de même nous allons les écouler avec un surplus », affirme sans crainte Estelle Mbella, détentrice de dépôt de Gaz au lieu-dit Mokolo en bas, juste en face de l’ancienne station-service MRS. A Mkomkana, au niveau de la station-service Total Energie Komkana 2, l’une des pompistes présente précise que « les prix augmentent à chaque pénurie. Un surplus de 500 F CFA ou 1000 F CFA est généralement introduit. Et cela permet d’avoir plus d’entrées ». Si pour les ménagères la pénurie est un moment de souffrance, pour les commerçants de butane, c’est une période pour se faire plus d’argent. « A quel mo ment nous aussi nous pouvons profiter. Si nous ne profitons pas maintenant, demain on ne le fera pas. C’est une stratégie commerciale. Si je remarque que plusieurs des dépôts de mon secteur sont en manque de stock, je crée la pénurie et je passe automatique ment à la hausse des prix. D’ailleurs le gouvernement fait pareil », rétorque le détenteur de dépôt de gaz « le meilleur » situé nouveau marché MEEC.

Le Mincommerce

Selon la délégation du commerce, le marché noir du gaz est un véritable problème. Et pour résoudre cette situation, la délégation est obligée de saisir les stocks de ceux qui lèvent les en chères sans autorisation. « Nous avons tout fait pour empêcher que se développe le marché noir, il nous est revenu que les gens vendaient du gaz à 9000-10000 F CFA. A chaque fois que nous avons identifié des spéculateurs, nous avons saisi des stocks de gaz et ceux-ci ont été vendus au sein des délégations de nos services », explique une source du ministère du commerce.

En effet, le commerce du gaz devient plus fructueux pendant la pénurie. Les commerçants trou vent toujours le moyen de vendre cher. S’il est vrai qu’il est difficile de se faire livrer pendant la pénurie, cependant les prix selon le ministère du commerce restent inchangés.

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