PAD : Un quinquennat et de grandes réalisations

Quand il prend le gouvernail du Port Autonome de Douala, Cyrus Ngo’o a chevillé au corps, cette phrase du Président de la République Paul Biya, contenue dans son discours de campagne à Douala, le 6 octobre 2011 : « Douala doit devenir ‘le port’ de référence du Golfe de Guinée ». Dès les premières heures, le nouveau DG veut donner chair à cette promesse présidentielle d’autant plus que ce jour, Paul Biya avait tracé les grandes lignes de la modernisation du combinat portuaire de Douala-Bonabéri. En 2018, après avoir étudié, observé, consulté et consigné, Cyrus Ngo’o va lancer, sur la base d’une programmatique bien articulée, le projet la normalisation de toutes les activités portuaires. Ce qui passe d’une part par le respect de l’orthodoxie dans le fonctionnement et, d’autre part, la matérialisation des prescriptions de la réforme portuaire de décembre 1998. Il faut de toute urgence asseoir une saine application des normes là où elles existent, les instaurer ou les renforcer là où il le faut et assurer in fine une stabilité sociale durable pour ce qui est des personnels. Le respect scrupuleux des cahiers de charges en ce qui concerne les concessionnaires, une synergie d’action de toutes les composantes de la Communauté portuaire, une forte implication des opérateurs privés dans les investissements portuaires qui tranche avec la philosophie de l’investissement minimum, un partage plus équitable des revenues de la croissance portuaire font partie des fondamentaux à partir desquels le nouveau Directeur général du PAD veut bâtir. Le Port Autonome de Douala se met à l’ouvrage. Avec des activités riches et trépidantes. Des pans entiers de l’activité portuaire sont en chantiers (construction des voies d’accès, acquisition de nouveaux équipements nautiques, rénovation des quais, constructions d’infrastructures portuaires, enlèvements des épaves, renationalisation de certaines activités, récupération du domaine public portuaire et sa sécurisation, etc).

Régie du terminal à conteneurs

Devenue une véritable Autorité portuaire à la faveur du décret du 24 janvier 2019, le PAD procède à la reprise en main des secteurs importants qui ne contribuaient pas significativement à la performance et la compétitivité de l’économie camerounaise en général et du Port de Douala-Bonabéri en particulier. C’est ainsi que la gestion du Terminal à Conteneurs, après quinze années de concession globalement improductive a été reprise par le PAD à la suite de la suspension par le président Paul Biya, du processus de son attribution à un nouveau concessionnaire. La création de la Régie du Terminal à Conteneurs – et ses résultats spectaculaires un an après – , va montrer que le Président Paul Biya avait pris une décision sage et patriotique. L’expertise camerounaise ayant su relever le défi. Véritable tonneau des danaïdes pendant de longues années pour les finances du Port Autonome de Douala, le dragage a également été repris en main. Le Cameroun, à travers l’autonomisation de cette activité et la création de la Régie Déléguée du Dragage, a retrouvé sa souveraineté sur la principale autoroute d’accès à son poumon économique. Cette reprise en main du dragage a un impact positif sur la trésorerie du Port Autonome de Douala, par une neutralisation progressive des charges annuelles du dragage d’une part et, d’autre part, la captation des produits générés par la vente des services et des résidus du dragage.

Pendant de nombreuses années, l’activité de remorquage a été, avec le lamanage, aux mains d’une multinationale qui a tout eu, sans rien apporter, au fond, au Port de Douala-Bonabéri. Pour une meilleure productivité, la direction générale va prendre l’option intelligente et courageuse de séparer les deux activités et de redéfinir les conditions de concession du remorquage. Au rang de ces conditions, l’exigence faite au concessionnaire d’alors d’acquérir des remorqueurs neufs. L’adjudicataire provisoire ne sera pas à la hauteur de cette exigence minimale. Dans un contexte où l’efficacité de l’action et la célérité dans l’exécution sont inscrits au fronton de l’éthique managériale, le PAD va reprendre la gestion de cette activité, avec la création d’une Régie déléguée du Remorquage. Quant au lamanage, il sera tout simplement confié à une entreprise nationale après appel d’offre restreint. Pendant plus d’une dizaine d’années, le Port de Douala-Bonabéri avait été privé de l’appontement pétrolier sur duc d’Albe, l’exposant aux risques d’incendie. Sa reconstruction a été inscrite au rang des priorités dans la stratégie de développement du PAD. Un duc d’Albe moderne a été reconstruit et est opérationnel, permettant une distribution harmonieuse des produits pétroliers au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale. Au rang des problèmes que se devait de résoudre en urgence Cyrus Ngo’o, les épaves. Nombreuses et partout. Pendant plus d’une trentaine d’années, les épaves jonchant les plans d’eau, les quais et les darses ont constitué un obstacle majeur à l’attractivité et à la compétitivité du Port de Douala-Bonabéri.

Enlèvement des épaves

Véritable serpent de mer hier, cette problématique a enfin trouvé une solution dans le cadre du processus de normalisation et de modernisation en cours d’implémentation. Un programme d’enlèvement de ces obstacles à la navigation, à l’exploitation des quais et des plans d’eau au Port de Douala-Bonabéri est en cours d’exécution. Une première phase d’enlèvement concernant plus de 30 épaves a été menée avec succès. Une seconde phase est en cours et concerne une cinquantaine d’épaves. Ce projet vise aussi bien la transformation physique de ce port historique et stratégique, que l’optimisation de ses capacités et la lutte contre la pollution. Il fait partie d’une série de projets et d’investissements compris dans le Plan directeur de développement du Port Autonome de Douala. Un Port performant, attractif et compétitif est un port où les conditions de sécurité et de sûreté sont optimales. Le 6 octobre 2011, en pleine campagne électorale à Douala pour le compte de la présidentielle de cette année-là, le candidat Paul Biya, dans son discours de circonstance, avait tracé les grandes lignes de modernisation de la ville de Douala en général, et du Port de Douala-Bonabéri en particulier. Parmi les chantiers qu’il avait évoqués à l’époque avec force détail, il y avait la sécurisation périmétrique de l’espace portuaire. Aujourd’hui, la promesse a pris corps.


rénovation, Modernisation

Le Port de Douala-Bonabéri est en en train d’être sécurisé comme il l’avait peu été jusque-là. La Régie dédiée, Douala Port Security (DPS) est fonctionnelle et les retombées ne se sont pas faites attendre, avec une clôture de taille et des caméras un peu partout. Les vols de marchandises ont par exemple considérablement diminué. La construction de nouveaux magasins aux normes internationalement reconnues et la rénovation de ceux qui existent sont en cours. Ils sont appelés à remplacer l’existant, datant très souvent des années avant des indépendances et en déphasage total avec les standards d’entreposage des ports modernes. Dans cette mouvance novatrice, un projet de construction d’une unité de production d’eau potable, d’un réseau de distribution d’eau potable et d’un réseau public de défense contre l’incendie dans le domaine portuaire de Douala-Bonabéri est en train d’être mis en œuvre. Le PAD pourra ainsi alimenter en eau potable toutes les industries et amodiataires installés dans le domaine portuaire avec une eau de qualité. La plateforme portuaire disposera en outre d’un réseau public de lutte contre l’incendie, répondant ainsi à une obligation légale vis-à-vis des navires et des chargeurs, conformément à diverses conventions internationales, au rang desquels le Code ISPS. Afin de répondre aux défis de long terme du commerce maritime et de conserver son statut de port majeur de la Côte ouest africaine, le PAD a mis sur pied un Schéma Directeur de Développement qui prévoit, entre autres, une extension du Port de Douala-Bonabéri vers un nouveau site portuaire en eau profonde localisé à l’Île de Manoka, dans l’arrondissement de Douala VI.
Cette extension sera déterminante pour le traitement du trafic au Port de Douala, avec des prévisions évaluées à environ 45 millions de tonnes par an à l’horizon 2050, bien loin des 12 millions de tonnes actuels. Ce à quoi il faut ajouter les avantages en termes de capacité à accueillir des navires exigeant des profondeurs de plan d’eau plus importantes. Tout ceci en 5 ans. Avec, aux commandes, un homme déterminé à aller de l’avant. Toujours au pas de charge. D’autres projets de rénovation, d’innovation, de renouvellement, de modernisation et de développement sont en cours ou envisagés. Parmi lesquels le grand projet de construction d’une zone industrialo-portuaire qui se veut l’un des reflets des promesses du chef de l’État tenues avec foi, détermination, exigence de qualité et ambition.


Par Raoul Simplice Minlo (PAD)

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