ODD. Les Etats africains demandent plus de mécanismes de financement

En plus des facilités à mobiliser les ressources pour les actions durables, le recours au financement privé est aussi  encouragé afin d’aller au-delà des 14% de taux actuel.

L’Afrique fait face à des défis importants et urgents en matière de financement de développement durable.  Pour la majorité des pays africains présents à la neuvième session du forum régional africain pour le développement durable au Niger, une reprise inclusive après la pandémie de COVID-19 impose d’aller au-delà du financement national. Or, la structure de financement mondiale actuelle selon eux, est fragmentée et ne répond pas de manière adéquate aux besoins et aux priorités du continent.  Ils sont donc d’accord qu’il faut redéfinir des mécanismes de financement pour atteindre les objectifs de développement durable.  C’est ce que résume la déclaration de Niamey sur l’accélération de la reprise inclusive et verte après des crises multiples et la mise en œuvre intégrale et intégrée du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063.  

Les hautes personnalités présentes au Forum de Niamey début mars dernier recommandent à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires, ainsi qu’à l’organisation des Nations unies, d’accompagner les pays africains dans leur accès à des sources de financements innovants. La CEA  est particulièrement interpellée à  mieux soutenir les  efforts des pays africains.  Ils demandent notamment de concevoir et à mettre en œuvre un programme d’action pour plaider et mobiliser un soutien mondial en faveur du développement et de l’opérationnalisation des initiatives régionales ainsi que de la Coalition pour la dette durable en Afrique. Ils sollicitent également de l’Union africaine, de la Banque africaine de développement,  d’Afreximbank et  d’autres partenaires, « de poursuivre et d’élargir leur soutien ». Précisément pour ce qui est de  l’harmonisation des protocoles de comptabilisation et de déclaration des gaz à effet de serre, du renforcement des capacités en matière d’obligations vertes, bleues et durables, la Grande Muraille bleue et la Facilité de liquidité et de durabilité.

Il est par ailleurs question de créer des conditions nécessaires pour faire participer le secteur privé et pour l’inciter à mobiliser des sources de financement supplémentaires. Surtout que seulement 14 % du financement de la lutte contre les changements climatiques en Afrique provient du secteur privé.

Le forum demande également à la Commission économique pour l’Afrique, au système des Nations Unies et aux autres partenaires de continuer à soutenir les États membres africains dans la poursuite d’une industrialisation fondée sur les ressources, y compris la promotion d’une chaîne de valeur minérale pour les batteries au lithium-ion en Afrique. Les pays africains quant à eux, devraient redéfinir et développer des modèles économiques intégrant la protection des ressources naturelles, notamment de l’eau, de la terre, la promotion des énergies renouvelables et d’une transition juste, la mise en place des infrastructures vertes et résilientes favorisant une industrialisation durable, le développement d’une urbanisation facilitant une croissance inclusive, tout en privilégiant une prise de conscience de la valeur du capital humain.

Les défis liés au financement.

Il est en effet urgent de mettre en œuvre des projets et programmes concrets, intégrés et structurants dans le cadre de la Décennie de restauration des écosystèmes 2021-2030 adoptée par l’Organisation des Nations Unies. Seulement, les pays africains dans leur majorité font face à diverses crises. Elles sont d’ordre géopolitique, financière, climatique ou liées à la biodiversité et ne font  qu’amplifier les difficultés économiques, en réduisant le progrès sociétal en Afrique en exacerbant la pauvreté, la dégradation des terres, l’insécurité alimentaire  etc. Ce qui met en péril la réalisation des objectifs de développement durable.

De nombreux pays, frappés par une augmentation significative de leur surendettement et la baisse drastique des investissements directs étrangers et des échanges commerciaux, sont au bord de la crise financière. Or, potentiel de ressources naturelles et humaines dont dispose le continent, ainsi que les opportunités réelles et suffisantes qui s’offrent pour lui permettre de faire face aux défis qui se présentent, mais également la nécessite de nouer des partenariats internes et externes ambitieux, justes et équitables pour assurer résolument la transformation du continent.

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