Nord-Ouest/ Sud-Ouest : Comment la rentrée scolaire divise les séparatistes

Face à la campagne menée par certains leaders séparatistes qui prônent la reprise des cours, et aux menaces proférées par d’autres à l’endroit de ceux qui enverront leurs enfants à l’école, parents d’élèves, et enseignants peinent à faire le choix.

Une lueur d’espoir point-telle à l’horizon ? Si tout va pour le mieux, la campagne menée par le gouvernement et certains leaders séparatistes en faveur de la reprise de l’école dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest augure de bons résultats.  Seulement, plusieurs parents d’élèves et les enseignants sont encore pris dans un dilemme.  Celui de faire le choix entre écouter la voix du gouvernement et celle de certains leaders séparatistes qui prônent le retour à l’école, et s’exposer aux affres des autres groupes séparatistes qui maintiennent le boycott de l’éducation. La semaine dernière, la rentrée scolaire a été très timide dans plusieurs localités des régions anglophones.  A Buea, dans le Sud-Ouest où la situation sécuritaire est moins tendue, plusieurs écoles n’ont pas ouvert leurs portes, rapportent les journaux locaux. A côté, d’autres établissements, notamment le lycée bilingue de Molyko, le lycée presbytérien de Buea et plusieurs écoles privées ont accueilli les apprenants.  Si dans le chef-lieu de la région,  les élèves ont pu reprendre les cours dans certains établissements après près de 4 ans passés à la maison, dans l’arrière-pays, la situation semble plus complexe. Dans le département de la Meme par exemple, plusieurs sources rapportent que les enseignants et les élèves sont restés chez eux, du fait des menaces que n’arrêtent de proférer certains groupes séparatistes locaux, contre ceux qui voudront reprendre le chemin de l’école.  C’est la même situation dans le département du Lebialem, un des épicentres de la crise anglophone. Pourtant, il y’a quelques semaines, plusieurs leaders séparatistes avaient milité en faveur de la reprise des cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « La lutte de la libération du Southern Cameroon ne concerne plus le boycott scolaire. Cette phase de la résistance est terminée », soutenait un communiqué signé par plusieurs leaders sécessionnistes. Selon eux, la situation sécuritaire actuelle permet que les élèves puissent reprendre le chemin de l’école. Et dans les zones encore en proie aux combats entre les sécessionnistes et les forces de l’ordre, « les forces d’Ambazonie devraient permettre la scolarisation des enfants en toute sécurité », conseillait Mark Bareta un des signataires du communiqué.  Un appel qui est visiblement tombé dans les oreilles des sourds, car certains groupes séparatistes continuent de brandir la menace contre ceux qui oseront rejoindre les salles de classe. Pour Njine Baneh Elvis, le secrétaire national en charge de la Communication du Parti de l’Action Populaire (PAP), « plusieurs parents gardent encore les enfants à la maison parce que l’insécurité qui règne dans certaines régions anglophones n’encouragent pas les parents à envoyer les enfants à l’école. Les enseignants aussi ne peuvent pas risquer d’aller à l’école alors qu’ils ont vu les images de leurs collègues décapités parce qu’ils ont voulu faire leur travail », affirme-t-il. Avant d’ajouter qu’il faut que « l’Etat prenne ses responsabilités pour que l’ordre revienne dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».   

Joseph Essama

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