Nord-ouest : L’assassinat de 22 femmes et enfants suscite l’émoi

Les faits se sont déroulés vendredi dernier dans la localité de Ngarbuh.

C’est une saint valentin tristement mémorable pour les populations de la région du Nord-ouest qui ont vécu des scènes de violence meurtrières. La fête de l’amour a été noircie dans les départements du Bui et du Donga-Mantung. Mais particulièrement dans le village Ntumbo, près de Ngarbuh (Donga-Mantung). Des hommes armés y ont abattu et brûlé vifs plus d’une trentaine de personnes dont 22 femmes et enfants. Les faits d’abord annoncés par les journalistes Mimi Mefo et Michel Biem, et la fondation Ayah Paul, ont été confirmés par la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies. « Des hommes armés ont tué vendredi 22 civils, dont 14 enfants et des femmes, dans un village d’une province peuplée par la minorité anglophone dans le nord-ouest du Cameroun», a annoncé dimanche l’Organisation des Nations unies (Onu), à l’Agence France presse. « Les éléments de preuve indiquent que la majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Il y a eu au moins 22 morts, parmi eux 14 enfants, dont 11 filles et neuf âgés de moins de 5 ans, une mère enceinte et deux femmes qui portaient leurs bébés », a précisé James Nunan, le chef du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Les premières sources annonciatrices de ces événements macabres pointaient du doigt les forces de défense et de sécurité du Cameroun. Une ligne suivie par des leaders politiques et de la société civile. En condamnant ces actes, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto écrit que « le régime dictatorial et le chef suprême des forces de sécurité et de défense sont les premiers responsables de ces crimes ». Pour Edith Kah Walla, présidente du Cameroon people’s party (Cpp), « tous les témoignages accusent l’armée». Autant que Me Agbor Bala, président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (Chrda), qui a condamné « l’horrible meurtre » de « femmes et d’enfants (…) par les forces de défense de l’Etat ».

Cela survient moins d’une semaine après la tenue du double scrutin législatif et municipal au Cameroun. Des élections boycottées par le Mrc, le Cpp, avec parmi les raisons, la persistance de la guerre dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Après avoir engagé une campagne contre le mot d’ordre du boycott lancé par le parti de Maurice Kamto, le gouvernement a réussi l’exploit d’organiser les élections dans les deux régions en guerre; vantant les civils qui ont bravé les menaces des sécessionnistes, pour aller voter.

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